Marionnettissimo va répandre les couleurs de la marionnette contemporaine dans la couronne toulousaine, du 18 au 23 novembre 2025. Lors de cette 28è édition, le festival mettra l’engagement et la création à l’honneur à travers plus de 70 représentations, dont de nombreux spectacles fraîchement fabriqués. La promesse est la même que les années précédentes : offrir une parenthèse enchantée dans le monde des formes animées.

© Guillaume Fraysse
Tandis que les feuilles mortes tombent en cascade, le spectacle vivant se prépare pour son grand rendez-vous automnal. En effet, la 28è édition du festival Marionnettissimo se prépare en coulisses avant d’éclore dans toute la Haute-Garonne, du 18 au 23 novembre 2025. L’occasion de (re)découvrir le monde de la marionnette contemporaine à travers des spectacles pour adultes, des représentations familiales, des ateliers, des soirées festives, et bien d’autres ! Au total, les festivaliers retrouveront pas moins de 70 représentations, répandues dans 9 villes. Plus que jamais, les formes animées viennent à la rencontre de tous les publics.
La création et l’engagement au cœur de cette édition
Par ailleurs, cette nouvelle édition est placée sous le signe de la création. Une vingtaine de compagnies occitanes, françaises, et même internationales seront de la partie, et pour ne rien gâcher, 16 de ces troupes présenteront des spectacles fraîchement créés ou joueront leurs premières lors du festival. Un programme au goût d’inédit ! En parallèle, Marionnettissimo met l’accent sur des sujets d’actualité pour « rappeler la nécessité du service public et de la culture ».

© Guillaume Fraysse
Puisque l’heure est au désengagement des collectivités dans la sphère culturelle, le festival célèbre d’autant plus ses collaborations avec ses fidèles lieux partenaires, à l’instar du ThéâtredelaCité, du Théâtre Sorano, La Grainerie, et d’autres sans qui Marionnettissimo n’aurait pas la même saveur. L’équipe de l’évènement automnal se réjouit aussi des nouveaux liens créés, notamment avec CIRCA à Auch. Ces alliances rappellent la force du tissu artistique local et régional.
Plexus Polaire est de retour !
Parmi les temps forts, il y a bien sûr l’inauguration du festival, prévue le jeudi 20 novembre, au sein de l’Escale de Tournefeuille. Elle sera suivie de deux spectacles d’ouverture, à savoir La Pièce maîtresse de la cie TAC TAC et Krach ! de la Compagnie M.A. Bien sûr, la Mario Night sera aussi de retour, samedi 22 novembre. Au menu : dj sets marionnettiques, blind test, maquillage… Un rendez-vous festif ponctué de surprises !

Cie TAC TAC © Clothilde Grandguillot
Autre incontournable de cette édition, la venue de la compagnie emblématique Plexus Polaire, accueillie sur le festival pour la première fois l’an passé. Cette fois, elle présentera Trust Me for A While, dimanche 23 novembre, en clôture de Marionnettissimo. De bout en bout, le public jonglera donc entre les émotions, les univers et même les gradins.
5 questions à Vanina Montiel, directrice artistique de Marionnettissimo

Vanina Montiel © Marionnettissimo
L’an passé, vous avez vécu votre 1ère édition du festival au poste de directrice artistique. Un mot sur ce précédent rendez-vous ?
C’était assez émouvant et éprouvant en même temps. L’année dernière, c’était un peu un saut dans le vide, je découvrais tout de l’intérieur. Et je dirais que cette année, c’est un petit peu plus confortable. C’est ma programmation, je connais les spectacles, l’équipe, le fonctionnement… En même temps, je regarde l’édition de l’an passé avec une certaine émotion. C’était ma première, j’y repenserai toujours.
Cette année, l’un des mots d’ordre est d’ailleurs celui de la création. D’où vient cette volonté de proposer autant de premières fois ?
Elle fait partie de l’ADN de Marionnettissimo. On a une vraie attention à l’émergence, on accompagne des jeunes artistes au tout début de leur vie artistique et professionnelle. Tout au long de l’année, on fait du soutien à la création. On les accompagne dans le cadre de dispositifs qu’on monte conjointement avec d’autres partenaires, le département de la Haute-Garonne, etc. Et donc on a eu envie d’appuyer davantage cette attention à la création. On accueillera 16 spectacles qui ont fait leur première en 2025 ou qui font leur première sur le festival.
Cette édition a également été pensée comme un combat, avec divers sujets d’actualités mis sur la table, ou plutôt sur scène. Pouvez-vous nous en dire plus sur ce point ?
En effet, on a pensé cette édition comme un combat collectif. D’abord, le combat pour la défense du service public de la culture, qui subit de fortes baisses et qui est malmené en ces périodes de restrictions budgétaires. Et ça nous paraissait important de mettre ça à l’honneur. On l’a pensé aussi comme un combat féministe. La programmation est paritaire, on a peut-être même un petit peu plus de femmes que d’hommes dans les directions de projets, sur les plateaux, à la mise en scène… Et puis il y a un combat social, avec la mise en lumière de sujets sociétaux forts. On a deux spectacles qui traitent de la transition de genre, deux spectacles qui sont des critiques du capitalisme, un spectacle sur la casse des services publics, et un spectacle jeune public autour des codes de la masculinité.
L’an passé vous avez accueilli la compagnie Plexus Polaire pour la 1ère fois, et elle est de retour cette année avec Trust Me for A While. Comment décririez-vous ce spectacle ?
On retrouve tout ce qui fait le succès de Plexus Polar. Il y a toujours une manipulation assez virtuose au plateau. Mais là, c’est une forme plus légère, tant du point de vue scénographique que du nombre de comédiens au plateau. Yngvild Aspeli, la directrice artistique de Plexus Polar, a choisi de mettre en scène des étudiants et étudiantes qui sortent de l’ESNAM, l’école nationale de Charleville-Mézières. Elle nous offre une vraie leçon de manipulation, dans le cadre d’une ventriloquie horrifique. C’est très drôle, très décalé, mais toujours avec ce qui fait la patte de Plexus Polar, c’est-à-dire cette manipulation virtuose.
Marionnettissimo rassemble déjà près de 10.000 festivaliers chaque année. Que diriez-vous pour encourager de nouveaux spectateurs à se joindre à la danse ?
Je dirais qu’on essaye de montrer toute la diversité de cet art polymorphe et ancestral qu’est la marionnette. On propose vraiment des spectacles pour toutes et tous, du tout petit enfant, avec des spectacles dès 12 mois, jusqu’à l’adulte. Donc on a du théâtre de matière, du théâtre d’ombre, du théâtre d’objets, de la marionnette, de la ventriloquie… On a de très gros plateaux ainsi que des formes plus petites pour des salles non équipées. Et on essaie d’irriguer le territoire, alors il y a forcément une proposition proche de chez soi.


