Ramsès Kefi publie Quatre jours sans ma mère aux éditions Philippe Rey, un premier roman à la fois social et tendre autour de la figure maternelle.

Ramses Kefi © Philippe Matsas
Un soir comme tant d’autres ? Pas vraiment. Dans la cité HLM de la Caverne, Amani, soixante-sept ans, mère de famille, est introuvable. Sur la table, une casserole de pâtes et un petit mot : elle annonce son départ. Une nécessité. Elle promet de revenir. Mais quand ? Et où est-elle partie ? Telles sont les questions que se posent Hédi et Salmane — le mari et le fils. Le premier réagit par la colère, le second par la tristesse. Une mère, ça ne disparaît pas comme ça.
Une mère en fuite
Salmane, trente-six ans, vit toujours chez ses parents. Il traîne dans le quartier, retrouve ses amis sur un parking, travaille dans un fast-food et garde l’amour à distance. Lorsque sa mère s’évanouit dans la nature, son monde s’écroule. Plus de pilier, plus de repère. Alors il remonte le fil du temps. Les souvenirs affluent : ces jours où il tournait le dos à sa mère sans un mot, cette sortie qu’ils avaient promis de faire ensemble et qu’ils n’ont jamais faite, cet anniversaire célébré à la hâte, sans attention particulière. Il y aurait mille raisons de vouloir fuir ce quotidien. Cet enfer silencieux.
La réaction de Hédi est tout autre. Il veut tout effacer, oublier, recommencer. Il jette son alliance, vide l’appartement. Plus aucune trace d’Amani. Après tout ce qu’ils ont traversé, comment sa femme a-t-elle pu le quitter ? Il ne comprend pas. Alors son fils le pousse à chercher avec lui, à ouvrir les yeux. Une lutte père-fils s’engage, pour trouver la vérité et sonder les origines. Car une ombre plane autour de ce couple d’immigrés venus de Tunisie. Et s’il faut retourner sur les traces du passé, Salmane est enfin prêt à assumer ses responsabilités.
Avec Quatre jours sans ma mère, Ramsès Kefi signe un premier roman d’une grande justesse, qui mêle l’intime et le social. Il dresse le portrait d’une famille au cœur d’un quartier qui, lui aussi, possède sa propre histoire. Ce texte rend hommage à ces femmes qui assurent la solidité des foyers, souvent dans le silence mais toujours avec une force essentielle. Une belle ode à la mère!

Quatre jours sans ma mère • Philippe Rey

