237 tirages photographiques issus de l’atelier de Jean Dieuzaide ont été dispersés, jeudi 23 octobre, à Paris. Les enchères ont été largement suivies par les amateurs, sur place et sur Internet. Des œuvres du Toulousain, c’est « La petite fille au lapin » qui a logiquement attiré tous les regards et s’est vendue à 3000 euros. Quant à la collection de Jean Dieuzaide, elle a également créé la curiosité, avec en tête d’affiche les gamins noirs courant sur une plage de Martin Munkacsi, qui se sont envolés jusqu’à près de 7000 euros.

« Lac Tanganyika, Libéria » s’est envolé à 6800 euros. Photo Martin Munkacsi
On imaginait que les photos les plus fameuses de Jean Dieuzaide auraient la vedette lors de la vente aux enchères organisée à Paris par la maison Ader. Curieusement, plusieurs n’ont pas trouvé acquéreur, comme « La gitane du Sacromonte » ou la série des Dali. Peut-être que le prix demandé (entre 2000 et 4000 euros) était trop élevé. Heureusement que « La petite fille au lapin » a continué d’exercer son charme (elle est partie à 3000 euros), de même que « Le berger des Pyrénées » (1900 euros). Autre image connue, « La barque lune » s’est défendue brillamment (2500 euros). C’est d’ailleurs l’une des surprises de la vente : les photographies de bateaux et de pêcheurs, prises dans les années 1950 au Portugal et à Madère, ont électrisé les enchérisseurs. Même excitation des acheteurs pour la série du brai, réalisée à la même époque dans les houillères de Carmaux. Six images aux formes abstraites et sensuelles ont été dispersées entre 1000 et 1900 euros alors que d’autres recherches esthétiques ont laissé de marbre les acheteurs.
Les amis ont été bien servis
Après les 157 tirages de Jean Dieuzaide, sa collection d’environ 80 œuvres de photographes amis a aussi créé quelques surprises, bonnes et mauvaises. Les arbres d’Ansel Adams, sont partis sans coup férir à 16000 euros, en dessous de la cote de l’artiste américain. A l’inverse, les gamins noirs de Martin Munkacsi courant sur une plage (photo de 1931 tirée en 1980) ont affolé les compteurs en atteignant 6800 euros (estimation entre 1500 et 2000 euros). Autre satisfaction de la vente : le succès des amis les plus proches de Jean Dieuzaide. Les bunkers très stylisés de Jean-Claude Gautrand ont doublé leur estimation jusqu’à 850 euros. Deux natures mortes de Denis Brihat ont atteint 2500 et 3200 euros. Le « Nu provençal » de Willy Ronis n’a pas déçu à 3500 euros. Même chose pour ceux, fameux, de Jeanloup Sieff, qui se sont arrachés entre 1700 et 3000 euros.
Cette première vente consacrée à Jean Dieuzaide est riche d’enseignements. Elle montre particulièrement la grande curiosité que le public éclairé nourrit toujours pour le maître toulousain, plus de 20 ans après sa mort.
Les prix indiqués sont hors taxes. Les heureux acheteurs doivent y ajouter la TVA et les frais, ce qui alourdit sérieusement l’addition.