DETOURS DE CHANTS 2026
Du 24 janvier au 7 février 2026, ce sera certes l’hiver, mais il y aura des beaux récitals pour se réchauffer: ce sera le 25e anniversaire de Détours de Chants, 25 ans de chansons, à textes mais aussi traditionnelles, en français, en occitan, en espagnol, en basque ou en arabe; « un festival, des chansons. »
La vocation de l’association est de défendre l’écriture, la création musicale et l’oralité, au travers d’artistes connus ou reconnus, tout en favorisant la découverte et l’émergence de nouveaux talents. Défense et illustration de la chanson sous toutes ses facettes.
En janvier 2002, à la Salle Nougaro, sous les auspices de Gil PRESSNITZER, Hervé SUHUBIETTE et Philippe COURET ont ouvert le bal avec Anne SYLVESTRE et Michèle BERNARD, deux des plus grandes Dames de la Chanson française d’expression comme disait Jean FERRAT.
A l’heure où les pouvoirs publics, nationaux en particulier, rognent un peu plus sur la Culture (à part patrimoniale bien sûr) réduisant drastiquement les soutiens au spectacle vivant, pour souffler ces 25 bougies, ils ont concocté avec l’équipe du festival 13 jours dans 7 villes, 43 représentations et 47 artistes dont des « jeunes pousses » à qui ils ont coutume de « donner un coup de pouce », jusqu’à des « belles plantes » déjà bien épanouies.
En grappillant dans le programme, j’ai prévu d’aller écouter l’incandescente, comme le titre d’une de ses chansons, Muriel ERDODY au Théâtre du Grand Rond du 5 au 7 février à 19h, Muriel qui a débuté au Bijou (un des lieux de prédilection de Détours de chant) à 16 ans, qui a tourné partout avec Boudu les Cops, une merveille d’humour musical (avec Véro DUBUISSON et Bernadette MOUILLERAC), avec qui nous avons créé Femmes Résistantes que j’aime, qui excelle aussi bien au cajón qu’à la guitare, dont la voix peut être douce comme une caresse de velours et électrique comme une guitare…hendrixienne:
Guillaume LOPEZ sera au Théâtre du Pavé le dimanche 1e février à 18h avec Perqué Pas ?, mais aussi le dimanche 25 janvier au Flashback café de 15h à 19h pour Thouxazun avec Clément ROUSSE, accordéon diatonique (bal occitan à danser ou à écouter); toujours mis en son de main de maître par Alfonso BRAVO,
CharlElie COUTURE le jeudi 5 février 20h30 à L’astrolabe de Labarthe-sur-Lèze ,
Jean GUIDONI le vendredi 6 février au Théâtre du Pavé…etc… etc…
Il y aura une majorité de femmes, et c’est pour moi une grande joie, tant elles ont été occultées pendant des siècles, depuis le VIe siècle où selon la légende, des évêques auraient débattu pour savoir « si oui ou non les femmes avaient une âme », lors du second concile de Mâcon, reflétant bien la mentalité de l’époque, et nonobstant la parenthèse de la Civilisation des Troubadours, entre 1000 et 1350 environ, où les Trobairitz pouvaient chanter l’Amour dans les Cours d’Amour (quelle hérésie !) jusqu’au XIXe siècle où le Code civil de 1804 faisait d’elles des mineures, soumises à l’autorité d’un homme, père ou mari. Alors qu’elles sont la moitié de l’Humanité…
Il y aura donc des femmes de talent, de Claire GIMATT, dans la grande tradition française du piano-voix de BARBARA à Véronique SANSON, qui sera sur la scène du Théâtre des Mazades le samedi 7 février à 20h, à FREDERIKA, à la Cave Poésie le samedi 31 janvier à 20h, une performeuse dont le corps est l’instrument de prédilection, et au Théâtre du Grand Rond le jeudi 29 janvier au samedi 31 janvier à 19h Fanny ROZ qui s’accompagne à la harpe, dont l’album s’appelle bien sûr Harpeuse, comme râpeuse-rappeuse, râleuse-courageuse, voyageuse-batailleuse etc., engagée en tout cas: avec elle, tout n’est pas rose, mais il y a toujours » des espaces de paix, de beauté et de poésie »:
etc.etc.
Tout cela à la bonne franquette: sans façon, sans cérémonie, nous partagerons des chansons de toutes les couleurs, dans l’esprit de Détours de Chants.
Bon anniversaire Détour de chant: https://www.detoursdechant.com/
PS. la belle affiche pour annoncer ces folles et fous chantant.es est une création de Delphine FAVRAUD.
LA PAUSE MUSICALE
Il faut remercier encore et toujours le bon Joël SAURIN, qui avec son fidèle Alex, nous offre tous les jeudis de 12h30 à 13h30, des concerts, (gratuits il faut le signaler), à la Salle du Sénéchal, 17 rue Charles de Rémusat à Toulouse, depuis 2008 (!). Avec un très grand éclectisme qui permet un arc-en-ciel de tonalités. Le jeudi 16 octobre, c’était Guillaume LOPEZ, Serge LOPEZ et Louis NAVARRO qui nous ont régalé.e.s avec les Mots d’Alem, récital que je vous ai déjà chroniqué sur Culture 31. Avec Guillaume, c’est toujours la grande classe musicale.
courtoisie de Jean-François LE GLAUNEC
Et la fête continuera de Maÿlis ARRAT qui réalise elle-même les transcriptions pour accordéon de ses œuvres préférées de BACH à la musique populaire chinoise, le 23 octobre, à l’Hymne à l’amour de la Môme PIAF par Clara SANCHEZ et Mouise O’SMAN, le 11 décembre, en passant par Livia GIAFREDDA venue d’Apulie (Pouilles), et ses chants à fleur de peau, Piel, le 27 novembre.
Par contre, il faut être devant la porte de la salle 1 bonne heure avant parce qu’il n’y a que 192 places assises…
https://metropole.toulouse.fr/agenda/la-pause-musicale-septembre-decembre-2025
Pour ceux qu’intéressent l’histoire, passionnante, de notre belle région Occitanie, je vous recommande un livre de poche, celui d’Arnaud FOSSIER, historien médiéviste enseignant à l’Université de Bourgogne, Les Cathares, ennemis de l’intérieur (La Fabrique Éditions), en poche, très intéressant parce qu’il fait la synthèse des connaissances actuelles sur ces « hérétiques » promis au bûcher, sans entrer dans la polémique entre « traditionalistes » et « révisionnistes. »
On y découvre comment au XIIe siècle de très nombreuses personnes de notre région, éprises de spiritualité, se sont trouvés prises en tenaille comme boucs émissaires, subissant les foudres sadiques de l’Inquisition, dans une lutte de pouvoir sans merci, par la Papauté et la Royauté.
CHANTS ET MUSIQUES DES PAYS D’OC
Restons en Occitanie, dont la culture est toujours vivace, avec Jean-Pierre LAFITTE, le flutiste inspiré de Labastide-Saint-Sernin, qui vient de sortir, après Chants sacrés et chansons profanes d’Occitanie, un superbe triple album plus orienté sur les chansons profanes du Rouergue, de Gascogne et de Provence, toujours avec ses instruments traditionnels en roseau – qu’il fabrique lui-même -, et toujours avec son complice Renat JURIÉ au chant. Il fait vivre ces musiques qu’il porte en lui depuis son enfance et qu’il s’emploie à transmettre d’écoles primaires en facultés.
Un petit régal.
Et enfin, il ne faut pas rater, à l’affiche en ce moment à l’ABC, le film BERLINGUER, la grande ambition, même, et surtout, s’il a été boudé par la critique parisienne, remarquablement interprété par Elio GERMANO, et mis en scène avec maestria par Andrea SEGRE, sur une période tragique de l’histoire italienne où tout aurait pu changer grâce à quelques hommes qui rêvaient d’un monde meilleur pour tous, dont Enrico BERLINGUER, leader historique du PCI, et Aldo MORO qui fut assassiné pour cela.
A ce sujet, le livre remarquable de Philippe FORO (Professeur agrégé à l’université de Toulouse II-Le Mirail, Maître de conférences en Histoire contemporaine), MORO, un catholique en politique, vient de sortir aux Presses Universitaire du Midi: il éclaire la vie de cet homme de foi qui a sauvé l’honneur d’une classe politique italienne en déliquescence.
Les deux la fois édifiants et émouvants…
Décidément tandis que les couleurs des arbres font la ronde, rouge, jaune, orange, violet etc., les chants de l’automne sont enivrants.
