Connemara, un film d’Alex Lutz
Pour son quatrième film en salle, Alex Lutz se lance dans l’adaptation du roman de Nicolas Mathieu paru en 2022 avec un énorme succès : Connemara. Le titre fait référence clairement au tube éponyme et célèbre de Michel Sardou. C’est d’ailleurs cette chanson, sortie en 1981, qui anime la fin du film lors d’une séquence flamboyante qui, malheureusement, est le seul souvenir positif de cette réalisation.

Mélanie Thierry (Hélène) et Bastien Bouillon (Christophe) – Crédit : Incognito Pictures
Celle-ci met en scène deux personnages dans un parcours mille fois emprunté par le 7e art. Hélène, issue d’un milieu modeste dans un Grand Est à la dérive, fait carrière à Paris. Une carrière brillante mais prégnante qui va l’amener à un burn out. Elle décide de rompre momentanément avec ce monde chronophage et sans moralité et va se réfugier vers sa terre natale. Par hasard, c’est là qu’elle va croiser un copain de jeunesse, Christophe, ex-star de l’équipe locale de hockey sur glace. Un regard va suffire pour comprendre que chez ces désormais quadras, il aurait pu se passer alors bien des choses. Mais il suffit parfois de peu pour que les braises se rallument. Hélène et Christophe vont avoir tôt fait de se retrouver dans une relation adultère, largement déployée à l’écran afin que l’on comprenne bien, je suppose. Le pitch n’est pas nouveau, on est bien d’accord. Mais pourquoi pas ? Sauf qu’ici Alex Lutz use et abuse de flash-back, de brumes, de flous plus ou moins artistiques afin de nous montrer combien les souvenirs de jeunesse peuvent être brûlants. Façonnée tout de même par un certain parisianisme, Hélène finira par décocher une flèche fatale qui transpercera le cœur et l’âme de ce pauvre Christophe, resté lui dans son pays d’origine, élevant son gamin et s’occupant de son père en perte d’autonomie (formidable Jacques Gamblin). Mélanie Thierry (Hélène) et Bastien Bouillon (Christophe) n’y sont pour rien, d’autant qu’ils sont d’une justesse exemplaire, mais ce film ne décolle pas et s’embourbe dans une fable sociale à laquelle il est difficile d’adhérer.