Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.
La Leçon de piano de Jane Campion
Au XIXème siècle, une jeune Ecossaise, Ada, débarque sur une plage de Nouvelle-Zélande en compagnie de sa fille de neuf ans, Flora, et de son bien le plus précieux : un piano. Veuve, Ada est accueillie par son futur nouveau mari, Alistair, un colon qu’elle ne connaît pas. Muette depuis l’enfance, elle ne communique qu’avec sa fille par la langue des signes et en jouant du piano. Mais Alistair décide d’abandonner l’instrument sur la plage. Baines, un voisin et ami, acquiert le piano et va grâce à lui développer une relation particulière avec Ada…

© DR CiBy 2000, Jan Chapman Productions, The Australian Film Commission
Troisième long-métrage de la Néo-Zélandaise Jane Campion, La Leçon de piano est entré en 1993 dans l’Histoire du cinéma pour avoir été le premier film réalisé par une femme couronné par la Palme d’or (ex-aequo avec Adieu ma concubine de Chen Kaige). Quant à l’interprète principale, Holly Hunter, elle obtint le prix d’interprétation féminine. La consécration se poursuivit aux Oscars avec trois statuettes : meilleur scénario, meilleure actrice et meilleur second rôle féminin (pour la toute jeune Anna Paquin).
Académisme
Œuvre de facture classique, La Leçon de piano ne se départit jamais d’une certaine froideur en dépit des enjeux amoureux et mélodramatiques que le scénario déploie. Car entre ce mari qui ne parviendra jamais à se faire aimer et l’étrange Baines, illettré et sensible, le cœur d’Ada ne va pas balancer longtemps. On peut être sensible à l’originalité de l’intrigue, au romantisme de l’histoire ou au jeu des comédiens (Holly Hunter, Harvey Keitel, Sam Neil) comme rester totalement hermétique face à ce film démonstratif et lent.
Dans la filmographie de Jane Campion dont le penchant pour un académisme formel assez pesant se retrouvera dans Portrait de femme ou Bright Star, on peut préférer le méconnu In the Cut, remarquable film noir sorti en 2003 avec Meg Ryan et Mark Ruffalo, voire la première saison de la série Top of the Lake portée par une impressionnante Elisabeth Moss.
> LES FILMS QU’IL FAUT AVOIR VUS