Fils de un film de Carlos Abascal Peiro
Le premier long de Carlos Abascal Peiro, ancien journaliste espagnol, nous met dans les pas de Nino, un jeune assistant parlementaire tracassé par une carrière politique dont il possède les gènes. En effet, son père n’est autre que Lionel Perrin, ancien sénateur écolo-gauchiste retiré aujourd’hui sur ses terres bretonnes.

Au centre : Jean Chevalier (Nino) – Crédit : Fair Play Productions
Or voilà, nous sommes dans cette période si délicate qui suit une élection présidentielle, celle de la nomination du Premier Ministre. Le camp au pouvoir s’agite dans tous les sens de ses propres intérêts et porte son dévolu sur… Lionel. Mais comment convaincre ce grincheux qui s’est extrait du marigot politique. Des conseillers bien intentionnés décident d’envoyer Nino, moyennant la promesse d’un Secrétariat d’Etat, chez son père, avec lequel il est un brin en froid (mais pour la France que ne ferait-on pas…) afin de convaincre le vieil ours d’accepter le poste. Et nous voilà embarqués dans une course vertigineuse autant que vaine entre les coulisses politiciennes de Paris et Bruxelles. Des dialogues la plupart du temps hurlés et incompréhensibles assénés à la mitraillette, une caméra virevoltant sans vraiment de sens, des personnages sous LSD, un scénario abracadabrantesque pour le moins confus et, si j’ai bien compris, pas tellement moral, font de ce film, enfilant les clichés sur la politique versus les Guignols comme des perles, une déconvenue que les comédiens n’arrivent pas à effacer. Jean Chevalier (Nino) et François Cluzet (Lionel) nous font le coup de la réconciliation, Karin Viard et Alex Lutz cabotinent sur leur propre image, etc. Rien n’est creusé, tout ici est éphémère et simple support à punchlines. Le but de cette comédie n’est certainement pas de redorer l’image de nos dirigeants, mais plutôt de l’assassiner. Que la politique se débatte dans un marécage de piranhas, il est difficile aujourd’hui d’en douter. C’est quand même ce qui s’appelle tirer sur l’ambulance, non ?