Critique. Concert. 45eme Festival de La Roque d’Anthéron. Cornillon-Confoux, théâtre de verdure, le 2 Aout 2025. « Encores et bis ». Musiques d’Albéniz, Bach, Brahms, Debussy, Granados, Liszt, Mompou, Poulenc. Luis Fernando Perez, piano.
Toute la séduction du plus beau piano.
Luis Fernando Perez a aune aura particulière et le public de la Roque lui est acquis depuis des années. Ce soir il joue dans un très beau lieux à l’acoustique très agréable. Le Théâtre de Verdure de Cornillon-Coufoux permet en y allant de visiter un très beau village. Le public étant nombreux. C’est un des paris de René Martin qui programme plusieurs concerts en même temps le soir. Pari gagné avec un pianiste si aimé du public. Ce soir il propose un programme à la séduction diabolique.
Il le reconnait lui-même toutes ces belles pièces qui en font des bis tant aimés sont de tous le styles et de toutes les difficultés. Leur diversité même, comme leur grande beauté sont une gageure pour l’interprète. Ce soir Luis Fernando Perez a dû également lutter contre un mistral très déstabilisant (son courage et l’habilité de son tourneur de page ont évités une catastrophe dans Brahms). Il y a eu des moments de grand danger quand les partitions sont parties en vrac.

Photo: H.S.
Il n’est pas possible de détailler toutes les pièces. Elles seront toutes retrouvées et détaillées dans le prochain CD que sortira Mirare. C’est le 8ème disque que Luis Fernando Perez enregistre avec ce label.

Projet Mirare
Le concert a été d’une grande beauté et d’une profonde émotion. Le jeu de Luis Fernando Perez est habité par une rare humilité devant le texte. La structure est toujours habilement mise en lumières, les harmoniques profondément développées et les rythme bien marqués.
Le musicien nuance beaucoup et met de nombreuses couleurs dans son jeu. Le style de chaque morceau est différent, la variété de toucher est remarquable. Son Bach (Sicilienne adaptée par W. Kempf, prélude en si par A. Siloti) est lumineux, son Brahms (l’intermezzo en la) profondément humain, Albéniz, Mompou et Granados ont des couleurs différentes mais toutes chaudes. C’est vraiment du très beau piano dans tout ce que cet instrument peut faire. Simplicité de la ligne, complexité de l’harmonie, rapidité fulgurante, legato, entremêlement de lignes, pureté du son.
Avec son sourire inimitable, sa gentillesse, son courage et son charme personnel Luis Fernando Perez a une nouvelle fois ensorcelé le public. Il a offert deux bis. Le public lui a fait une fête.
Photos : Valentine Chauvin sauf autre indication sur la photo.
Texte de Hubert Stoecklin