Le 3 mars prochain, la formation symphonique toulousaine retrouve un invité d’exception, à la fois pianiste prestigieux et grand chef d’orchestre. Spécialiste avisé du répertoire romantique, Christian Zacharias explorera au cours de ce concert un large répertoire, profondément viennois, qui s’étend de Beethoven à Schönberg, en passant par Schubert.
Pianiste et chef d’orchestre allemand né en 1950 à Jamshedpur, en Inde, Christian Zacharias a étudié à partir de 1961 à l’Académie musicale supérieure de Karlsruhe. Après avoir décroché son diplôme de pianiste concertiste, il se rend à Paris pour se perfectionner auprès de Vlado Perlemuter. Il entame dans les années 1970 une carrière de soliste international qui le mène sur toutes les grandes scènes du monde. Lauréat du Concours de Genève en 1969 et du Concours Van Cliburn en 1973, il remporte en 1975 le Concours Ravel organisé par Radio France3,2. Christian Zacharias effectue de nombreux enregistrements. Il s’est non seulement imposé comme l’un des plus grands pianistes et chefs d’orchestre de sa génération, mais aussi comme un penseur de la musique. Sa carrière est jalonnée de nombreux concerts donnés à travers le monde avec les meilleurs orchestres, des enregistrements aussi nombreux que divers, et des récompenses qui saluent régulièrement son travail.
Depuis la saison 2017-2018, Christian Zacharias est Premier Chef Invité de l’Orchestre et du Chœur de la Communauté de Madrid, où il présente – entre autres projets – un focus sur la musique de Robert Schumann qu’il interprète dans divers programmes à Toulouse, Madrid, Gävle et Barcelone. En outre, en 2018-2019, il continue sa coopération avec l’English Chamber Orchestra, l’Orchestre symphonique de Göteborg, et l’Orchestre de Chambre de Saint Paul, tout en continuant à se produire à travers le monde – Paris, Lyon, Moscou, l’Elbphilharmonie de Hambourg…
Fréquemment invité aussi bien du Festival Piano aux Jacobins (premier récital de Christian Zacharias au festival en 1983 !) de l’Orchestre national du Capitole, Christian Zacharias dirigera donc le concert du 3 mars prochain et sera le soliste du Concerto n° 2 pour piano et orchestre de Beethoven.
Ce concerto pour piano et orchestre en si bémol majeur op. 19 est le deuxième (dans l’ordre des numéro d’opus) des cinq concertos pour piano et orchestre de Ludwig van Beethoven. En fait, il a été composé bien avant le Concerto n° 1. Il a été remanié une première fois en 1798 en vue d’un concert à Prague, puis recorrigé plusieurs fois avant sa publication chez Hoffmeister à Leipzig en 1801. Par son équilibre délicat des thèmes robustes (comme ceux du finale) et les traits subtils et de toute beauté du mouvement lent, il est digne de la tradition classique mozartienne.
Ce concerto sera suivi de la Symphonie n° 2 en si bémol majeur composée par Franz Schubert à l’âge de 17 ans, entre décembre 1814 et mars 1815, un an après sa première symphonie. Bien que son Menuet soit étrangement écrit en mineur, il s’agit de la symphonie la plus joyeuse du compositeur du fait de l’exubérance irrésistible de ses mouvements extrêmes.
Le concert s’ouvrira sur la Symphonie de chambre n° 2 op. 38 d’Arnold Schönberg. Si les premières esquisses datent de 1906, la partition a été maintes fois corrigée pour être complétée en 1939. Elle témoigne d’une certaine évolution stylistique à la fin des années 1930, l’auteur ayant successivement exploré la musique atonale et le dodécaphonisme et retournant ainsi à la musique tonale. En outre, la disposition des instruments sur scène est rigoureusement prévue par le compositeur.
Trois compositeurs viennois et le chiffre 2 sont donc au programme du concert du 3 mars prochain.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Orchestre national du Capitole