Les Apparences, un film de Marc Fitoussi
Disons-le tout net, n’est pas Chabrol qui veut ! Marc Fitoussi, à qui nous devons une Ritournelle (2014) de triste mémoire, plombée par une Isabelle Huppert insupportable, nous revient aujourd’hui non plus dans le domaine rural mais celui d’une communauté d’expats français haut de gamme à Vienne, en Autriche.
Il est vrai que le biotope tout comme le milieu pouvait donner lieu à l’exploitation de fantasmes assez terrifiants. Vienne, haut lieu de la musique classique mais aussi de l’espionnage et du nazisme. Nous voici dans les pas d’un couple plus que bcbg. Lui, Henri (Benjamin Biolay carrément monolithique et finalement transparent) est chef d’orchestre. Ben voyons Il y a pire à Vienne comme situation. Justement c’est de cette situation que profite un maximum sa femme Eve (Karin Viard pas vraiment convaincante). Ils ont un fils…adoptif. Ils vivent au milieu de leurs quasi homologues, promenant leur suffisance et leur vacuité de réceptions en cocktails, de vernissages en dîners. Tout irait pour le mieux sauf que voilà Eve, curieuse comme il n’est pas permis, qui se met à creuser les messages électroniques d’Henri. Catastrophe, le maestro flirte avec l’institutrice du fiston. Pas très original comme histoire me direz-vous. C’est vrai. Du coup, la belle Eve, un soir de déprime, tombe dans les bras d’un jeune autrichien, Jonas (Lucas Englander, plutôt convaincant, lui). Un quatuor amoureux ? Même pas ! Et donc tout cela finira mal. Sans vraiment aboutir à quoi que ce soit. Le titre du film porte en lui seul l’ambition du réalisateur, un film sur les apparences à tous crins.
En effet, Eve ne dévoile à personne sa découverte, préférant avaler la couleuvre et profiter de son statut social. Sauver les fameuses apparences ! La morale du film montrera bien que cet exercice a ses limites. Tout comme ce film qui avait entre les mains un scénario en or, en particulier avec le personnage de Jonas, ici à peine esquissé et qui pourtant porte en lui un côté sombre redoutable, comme des relents nauséabonds d’une histoire viennoise. Lui fait penser à Chabrol. Il est le seul. Le restant n’est que papier glacé d’un livre dont les pages ont été mille fois feuilletées.
Où déjeuner / dîner avant ou après votre séance de cinéma ?
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