Le jeune chef russe Maxim Emelyanychev est devenu l’un des chefs le plus fréquemment invités à venir exercer ses talents multiples à Toulouse. Au fil des ans, il a tissé des liens étroits avec les musiciens de l’Orchestre national du Capitole. Le 3 octobre prochain, il revient à la Halle aux Grains diriger un de ces concerts célébrant le 250ème anniversaire de la naissance de Beethoven. Le jeune pianiste israélien Ishay Shaer sera le soliste de cette soirée.
Le chef d’orchestre russe Maxim Emelyanychev – Photo Oliver Killig –
Né en 1988 dans une famille de musiciens, Maxim Emelyanychev est passé par le Conservatoire Tchaïkovski de Moscou avant d’obtenir de prestigieux prix internationaux au Concours Hans von Bülow en 2012 ou bien encore au Concours de clavecin Musica Antica en 2010. Lauréat de nombreux concours internationaux, il a reçu en 2013 un « Masque d’or », prix le plus prestigieux de Russie. Il occupe en outre les fonctions de chef principal de l’orchestre Il pomo d’oro. Il entretient à sa tête une activité foisonnante, au concert comme à l’opéra. Car cet artiste complet pratique aussi bien le clavecin que le piano et s’intéresse à toutes les musiques. Il pratique même le cornet à bouquin ! Sa carrière de chef symphonique a pris son essor au plan international avec le Sinfonietta Sofia, le Sinfonia Varsovia, le Real Orquesta Sinfonica de Séville, l’Orchestre national d’Espagne.
Le 3 octobre prochain, il dirigera à Toulouse la symphonie n° 95 en ut mineur de Joseph Haydn ainsi que deux œuvres de Beethoven, le Concerto pour piano et orchestre n° 4 en sol majeur et la Symphonie n° 8 en fa majeur.
Le soliste invité pour ce 4ème Concerto est le pianiste israélien de 35 ans Ishay Shaer qui s’est rapidement imposé parmi les pianistes les plus importants de sa génération. Il a commencé à étudier le piano à l’âge de 7 ans et a bénéficié des enseignements de Daniel Barenboim, Vladimir Ashkenazy, Murray Perahia et Matti Raekallio. Lauréat du 1er Prix en 2006 du Concours international de Newport et du 3ème prix, en 2007, du concours « Silvio Bengalli » en Italie, il a remporté en Israël de nombreux prix dont le prestigieux Prix Clairmont. En 2009, il a été lauréat du Concours international Beethoven de Bonn. Ishay Shaer a également participé à de nombreux festivals et événements importants : Festival Bach de Montréal, Piano aux Jacobins à Toulouse, le Biarritz Piano Festival, Festival de Gdansk…
La journaliste du journal Le Monde Marie-Aude Roux a écrit à son propos : « Le piano d’Ishay Shaer est une révélation de velours… Ce Beethoven s’est dépouillé de toute inutile volonté de destin, la musique est portée par elle seule, jouée hors du temps. »
Le pianiste israélien Ishay Shaer – Photo David Jacobs –
La partition dont Ishay Shaer va jouer la partie soliste est le quatrième des cinq concertos pour piano de Ludwig van Beethoven. Sa composition est à peu près contemporaine de sa quatrième symphonie, de son concerto pour violon et de sa sonate Appassionata. Il a été créé en public lors d’un concert « historique » le 22 décembre 1808 au Theater an der Wien. Le soliste en était le compositeur lui-même, handicapé par sa surdité partielle.
La Symphonie n° 95 de Haydn, jouée en ouverture, est la troisième des douze symphonies dites « Londoniennes ». La musique de Haydn influença beaucoup Beethoven dont la Symphonie n° 8 conclura le concert. Cette « Petite symphonie » (comme la qualifiait Beethoven lui-même) ne remporta pas le même succès que la Septième, écrite quelques semaines auparavant. Elle a depuis été reconnue comme le chef-d’œuvre au charme joyeux et solaire qu’elle est.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Billetterie en Ligne de l’Orchestre National du Capitole