La Daronne un film de Jean-Paul Salomé
Taillé sur mesure pour son interprète principale, le dernier film de Jean-Paul Salomé flirte autant avec la comédie sociale qu’avec le polar…pour rire. Un bon moment.
Patience (isabelle Huppert) est interprète franco-arabe à la Brigade des Stups. Sous-payée, elle tire le diable par la queue avec ses deux filles, d’autant que le père est défunt depuis longtemps. La situation est d’autant plus sur le fil du rasoir que Patience doit également payer l’Ehpad dans lequel sa mère coule tant bien que mal ses derniers jours. Heureusement pour cette dernière, une infirmière arabe est à ses petits soins. Au cours du décryptage d’une conversation téléphonique entre trafiquants de drogue, Patience réalise que c’est le fils de ladite infirmière qui est au téléphone. Derechef elle décide de le sortir de cette affaire. Mais de fil en aiguille, Patience se trouve à la tête d’un trafic de drogue gigantesque. Au demeurant il lui permet d’arrondir et bien davantage ses fins de mois… La voilà devenue Daronne. Un peu facilement me direz-vous. Sauf que Patience, mine de rien, a quelques antécédents familiaux…
Le scénario est l’adaptation d’un roman éponyme signé Hannelore Cayre (2017). Cette avocate pénaliste sait parfaitement de quoi elle parle et de ce fait donne à cette histoire un vernis d’authenticité. Avouons que la cohabitation entre le commandant Philippe (Hippolyte Girardot), chargé de coincer la bande de trafiquants, et Patience qui, au passage est son amante, traduisant avec une certaine « désinvolture » les messages téléphoniques des dealers, est à hurler de rire. D’autant qu’Isabelle Huppert, qui pour l’occasion a appris l’arabe phonétiquement, ne perd jamais cette distance froide, quasi académique, qu’elle met dans tous ses personnages, laissant croire du coup à des traductions d’une parfaite sincérité. Bien rythmée, avec un final que l’on ne soupçonne pas, cette comédie, sans atteindre la vis comica d’Enorme (encore en salle !), et tout en effleurant malgré tout certain drame des banlieues, détend agréablement nos zygomatiques. Même masqués !
Isabelle Huppert – La marraine du cinéma hexagonal
Qui plus que cette fille d’un PDG d’une entreprise de coffres-forts et d’une prof d’anglais peut afficher en France un tel tableau de chasse ? Tant en termes de films que de récompenses, le compte est plus que bon ! Elle a 19 ans à peine lorsqu’elle fait ses premiers pas devant une caméra dans « Faustine et le bel été ». Un petit rôle certes mais qui va précéder une avalanche de contrats jusqu’à ce que le public la découvre véritablement dans « La Dentellière » en 1977. Elle a alors 24 ans. Des cinéastes de tous genres, hexagonaux et au-delà, vont alors faire appel à ce petit bout de femme qui impressionne tant le public. Les propositions les plus prestigieuses, tout comme d’ailleurs les récompenses internationales, vont devenir le quotidien de cette actrice qui remplit les salles au seul énoncé de son nom à l’affiche. C’est cela le succès ! Indiscutable.
Où déjeuner / dîner avant ou après votre séance de cinéma ?