Police un film d’Anne Fontaine
La réalisatrice adapte ici le roman éponyme signé Hugo Boris, paru en 2016.Trois policiers, Virginie, Erik et Aristide, sont appelés à convoyer jusqu’à Roissy un réfugié tadjik afin qu’il soit livré aux autorités de son pays. Ce qui correspond pour le malheureux à une mort certaine.
Dans une longue scène liminaire, Anne Fontaine nous présente, sous deux angles différents, ces trois policiers. Il est alors facile non seulement de comprendre la relation plus qu’intime qui unit Virginie et Aristide, mais également d’appréhender les heurs et malheurs autant professionnels que personnels de ces trois fonctionnaires de la Police nationale. N’en disons pas plus… Sur cette route de nuit qui amène les quatre protagonistes vers l’aéroport fatal dans un huis clos étouffant, Virginie, en examinant indiscrètement le dossier du tadjik, comprend qu’il s’agit en fait d’un opposant politique et décide de convaincre ses deux collègues de finalement le laisser s’évader au profit d’une halte pour se ravitailler. Tout l’enjeu du film est là. Comment vont réagir Aristide et Erik ? Sur quels motifs ? C’est un thriller psychologique qui nous est alors proposé dans l’espace confiné de cette voiture transformée en divan de psychanalyste. La morale serait donc que les policiers sont des femmes et des hommes comme tout le monde, capables de raisonner. Mais faut-il en douter ? Si Virginie Efira et Omar Sy forment un duo à peu près crédible, le film et sa tension reposent sur les épaules d’un Gregory Gadebois (Erik) aussi monolithique et fort de son autorité que fragile et tutoyant certains abîmes. Une formidable composition.
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