Tout le monde l’a senti, arbres, animaux ou humains, c’est l’avant-printemps cher à René Guy CADOU :
Des œufs dans la haie
Fleurit l’aubépin
Voici le retour
Des marchands forains
Et qu’un gai soleil
Pailleté d’or fin
Eveille les bois
Du pays voisin !
C’est Magma qui va ouvrir le bal le samedi 7 mars à 20h à la Halle aux Grains de Toulouse,
Les cinquante ans de Magma, c’est en soi un véritable événement. Que la formation vienne à Toulouse pour fêter cet anniversaire, dans une salle mythique où le groupe de Christian Vander a déjà donné des concerts d’anthologie, en particulier celui avec Didier Lockwood alors jeune prodige tout frais couronné par Conservatoire, c’en est un autre. A l’époque, on parlait de rock progressif, (comme pour King Crimson, toujours en activité), mais MAGMA c’est toujours beaucoup plus que cela, une musique de fusion, où le jazz se marie avec le rock et la musique classique.
Depuis la re-formation du groupe en 1996, 5 nouveaux albums et DVD de concerts ont été publiés, tous les précédents albums réédités au format vinyle; les tournées s’enchaînent à travers le monde et le public est au rendez-vous, toujours plus nombreux et toujours plus jeune!
Pour son 50e anniversaire, MAGMA revient donc avec 1 nouvel opus intitulés « ZESS », enregistré avec la participation de l’Orchestre Philharmonique de Prague.
Vous pouvez relire ma chronique de leur dernier concert au Bikini sur Culture 31.
Si vous avez déjà assisté à un de leurs concerts, vous ne raterez pas celui-là, j’en suis sûr.
Si ce n’est pas le cas, précipitez-vous : cette aventure musicale exceptionnelle et intemporelle vous coupera le souffle.
Réservations Box Office • Site internet de Magma
Le printemps va ensuite s’en donner à cœur joie.
Le vendredi 17 avril 2020 à 20h au Théâtre du Capitole, à Toulouse, aura lieu un autre concert exceptionnel des Sacqueboutiers, Ensemble de cuivres anciens de Toulouse, avec le maestro Jordi Savall.
« Mille Regretz : La Chanson de l’Empereur »
Ombres et lumières au temps de Charles Quint
Charles Quint est couronné empereur du Saint-Empire romain germanique.
4 chanteurs-euses et 9 musiciens-nnes, Les Sacqueboutiers, La Capella Reial de Catalunya, Hespèrion XXI, autour de Jordi SAVALL, viole de gambe & direction, nous invitent à redécouvrir les étapes essentielles de la vie de l’Empereur Charles Quint, le souverain le plus puissant d’Europe au XVIesiècle, grand rival de François 1er qui aurait dit : “Je parle espagnol à Dieu, italien aux femmes, français aux hommes et allemand à mon cheval.”
Charles Quint est couronné empereur du Saint-Empire romain germanique. Bridgeman Images/RDA/Bridgeman Images
Chacune des musiques choisies sont des témoins vivants de faits marquants de notre histoire moderne, faisant entendre ce qu’écoutaient et aimaient les protagonistes de ces époques. Les musiques de cour, les musiques religieuses et les musiques populaires nous éclaireront sur les ombres et les lumières d’une période marquée par l’Humanisme et la Renaissance, par les grandes Découvertes et les Guerres.
Tarif unique : 30€ Adresse concert : Théâtre du Capitole, Place du Capitole, 31000 Toulouse Renseignements : 05 61 63 13 13
Suivez Les Sacqueboutiers, Ensemble de cuivres anciens de Toulouse sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter)
Et le festival de printemps continuera.
Le mardi 3 mars à 20h 30, Rhoda Scott, et ses Ladies All Stars, un concert qui va faire chaud au cœur des amoureux des femmes : Rhoda Scott Orgue Hammond / Sophie Alour Saxophone ténor / Lisa Cat-Berro et Géraldine LaurentSaxophones alto / Julie Saury et Anne Paceo Batteries / Airelle Besson Trompette, qui groovent et swinguent comme des reines !
Puis, du 4 au 21 mars, les Rencontres des Musiques baroques et anciennes, que j’attends avec impatience comme chaque année, ont pour thème : La voix en spectacle. Pour cette 13eédition, Emmanuel Gaillard Directeur d’Odyssud, avec la grande culture et l’éclectisme qu’on lui connaît, nous présentera de la musique vocale dans une recherche de théâtralité pour cinq rendez-vous. Le clou en sera sera la comédie-ballet de Molière et Lully, Le Bourgeois Gentilhomme. Mais je ne voudrai pas rater les chanteuses de Mora Vocis et les chanteurs de Scandicus qui proposeront deux concerts où la voix a cappella sera mise en spectacle au travers notamment de déambulations dans l’acoustique de l’église de Blagnac. N’oubliez pas Les Élements et Concerto Soave pour les musiques vocales de Caldara et Vivaldi;
Encore une fois, l’Occitanie sera terre d’excellence pour les musiques baroques et anciennes
Toujours dans le cadre des Rencontres des Musiques baroques et anciennes, les 10 et 11 mars à 20h30, ADN Baroque où le contre-ténor Théophile Alexandre chantera et dansera les tourments de la musique baroque !
Le vendredi 27 mars à 20h 30, Sarah McCoy qui a passé une bonne partie de sa vie à jouer du piano et à chanter dans des rades de la Nouvelle-Orléans, des endroits où le chaos correspondait à la vie sur la route qu’elle vivait depuis l’âge de vingt ans. Aujourd’hui, à 33 ans, elle perpétue une tradition perfectionnée par Tom Waits, Amy Winehouse, Leon Russell et Nina Simone, qui ont transformé en épopées les ruines de vies en perdition. Blood Siren, son premier album, capture le gémissement hanté de Sarah, un son qui frissonne et touche le cœur. Les chansons, qu’elle a écrites, sont aussi intimes et sans filtre que des notes dans un journal.
http://https//www.sarahmccoymusic.com
Salle du Sénéchal 17, rue de Rémusat (métro Jeanne d’Arc ou Capitole), tous les jeudis à 12h30, (il faut quand même arriver une bonne demi-heure avant), il y en a de toutes les couleurs et pour tous les goûts. Et en plus c’est gratuit.
Comme le 27 février, le TRIO TSATSALI (Chant polyphonique éclectique) Simona Boni (chant, percussions, danses), Karine Louis (chant, percussions) et Anouk Sebert (chant, accordéon, percussions) ; ou le 5 mars, ISPOLIN (Musique vocale traditionnelle Bulgare) avec Diane Bucciali, Clara Weil et Camille…
Une exposition :
Sans doute moins ludique, mais tout aussi nécessaire si l’on considère que la Culture n’est pas qu’un simple loisir ou un supplément d’âme mais une boussole pour éclairer l’avenir, l’exposition Germaine Chaumel, La vie quotidienne à Toulouse 1938-1944, au Musée Départemental de la Résistance et de la Déportation, du 29 février au 29 août.
À travers une sélection en grande partie inédite de photographies, Germaine Chaumel apporte un témoignage sensible du quotidien des Toulousains dans les années 1940. Avant-guerre, ses photographies sont l’occasion de découvrir des métiers disparus, des portraits. Durant la guerre elle photographie des soldats démobilisés et des réfugiés, puis pendant l’Occupation, aussi bien les files d’attente devant les magasins, que le public des théâtres. À la Libération, elle saisit des scènes de liesse dans les rues de Toulouse.
En effet, après 18 mois de fermeture le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation réouvre ses portes. À cette occasion, le Musée départementale de la Résistance et de la Déportation propose également 4 jours d’animations et de rencontres, du 27 février au 1ermars 2020.
Renseignements pratiques: Tél : 05.34.33.17.40 / musee-resistance@cd31.fr
À partir du 3 mars 2020, le Musée départemental de la Résistance et de la Déportation est ouvert du mardi au samedi de 10h00 à 18h00, 52 allée des Demoiselles, 31400 Toulouse.
Un film :
Lettre à Franco
Un film édifiant d’Alejandro Amenabar, déjà réalisateur, entre autres, du bouleversant Mar Adentro, Oscar du meilleur film en langue étrangère 2004,avec Javier Bardem dans un de ses plus beaux rôles.
Tout en nuances, le cinéaste montre, à travers une parfaite reconstitution historique, avec des comédiens peu connus et excellents, et des superbes vues de Salamanque, qu’il n’en faut pas beaucoup pour basculer d’un côté ou de l’autre dans une guerre civile, et que le véritable courage peut-être celui des intellectuels que les miliciens souhaitent« de dos et la tête baissée », tel l’écrivain Miguel de Unamuno, aveuglé par son éducation et sa peur pour sa famille mais qui finit par laisser parler son cœur et sa conscience au péril de sa vie : « se taire équivaut parfois à mentir, car le silence peut s’interpréter comme un acquiescement. Je ne saurais survivre à un divorce entre ma parole et ma conscience qui ont toujours fait un excellent ménage… Vaincre n’est pas convaincre… ». Au final, connaissant bien sûr la suite, je me rappelle Antonio Machado« ce monde n’est pas viable, si la force brutale au front de taureau est investie des pleins pouvoirs » ; je pense aussi au romancier Xavier Cercas et à son remarquable Monarque des ombres.
Ce film prenant, mais pas didactique ni manichéen, est aussi une mise en garde contre les extrêmes qui menacent l’Europe actuelle et le monde en général.
Un disque :
In Odd We Trust du Rémi Panossian Trio
Rémi Panossian (piano), Maxime Delporte (contrebasse) et Frédéric Petitprez (batterie), une bande de potes espiègles, oscillant sans cesse entre le deuxième et le troisième degrés à l’image la pochette de ce cinquième album, proche de l’univers de Wes Anderson.
En dix ans, avec plus de 300 concerts en dehors de l’hexagone, ce trio, dont la musique jongle entre mises en place au cordeau et improvisations, une musique au groove ciselé façon haute couture, et d’une légèreté profonde dans les compositions et les arrangements, fait salle comble en Asie, en Amérique du Sud et du Nord, un peu partout en Europe, est devenu l’emblème du jazz français à l’étranger. Mais sans se prendre la tête. Rémi Panossian, fondateur du groupe, qui a donné il n’y a pas longtemps un concert d’anthologie à la Halle aux Grains pour l’Association des Arméniens de Toulouse au profit des enfants d’Arménie, n’a pas oublié l’époque où il venait avec le contrebassiste Julien Duthu offrir des concerts aux enfants hospitalisés.
https://www.remipanossian.com/shop/in-odd-we-trust-rp3/
Et le poème de Cadou se termine, tandis que le printemps continue son approche :
Est-ce le printemps
Qui cherche son nid
Sur la haute branche
Où niche la pie ?
C’est mon cœur marqué
Par d’anciennes pluies
Et ce lent cortège
D’aubes qui le suit
Hélène ou le règne végétal (Seghers 1952)