Marion Richez publie Chicago aux Editions Sabine Wespieser. Une déambulation envoûtante dans Chicago.
Ramona débarque à Chicago pour une année. Elle y vient pour enseigner le français. Chicago lui apparaît comme un territoire neuf. Un territoire qu’elle veut explorer, étudier. D’abord, il y a le campus avec ses étudiants qui filent et défilent à la recherche d’un idéal similaire. Puis, il y a le lac, son scintillement. Cette promesse lumineuse. Ramona se sent seule, insignifiante. Elle a besoin de plus. Un soir, elle se rend à un concert, elle y remarque un jeune homme. Il disparaît. Elle l’aperçoit à nouveau à un autre concert. Qui est-il ? Jonathan est garagiste, lui aussi aime le beau, la musique, lui aussi a remarqué Ramona. Enfin, il y a Suzanne, plus âgée, esthéticienne, celle qui donne du bonheur en s’occupant des autres, femme mystérieuse et solitaire. Elle rencontre Jonathan. Ils se lient d’amitié, se rendent ensemble à des spectacles. Ramona est encore là, avec sa solitude, celle qu’on reconnaît parmi toute. Jonathan et Suzanne l’invitent. Et l’histoire peut commencer.
Vivre la solitude à trois
Cette histoire, c’est celle d’une amitié unique, magique, évanescente. Les trois se retrouvent tous les fins de semaine, ils parcourent la ville, écoutent de la musique, s’endorment blottis les uns contre les autres. La sève d’une amitié qui reconstruit, qui touche à l’intime, qui comble les silences. Trois solitudes qui déambulent dans une ville qui prend corps et qui devient le maillon manquant, celui qui enchaîne et protège.
Le texte de Marion Richez est d’une poétique extrême, elle effleure ses personnages sans jamais les bousculer, sans jamais faire preuve d’intrusion violente. Elle scanne leurs secrets, leurs pensées énigmatiques avec une maîtrise impeccable. On y perçoit une douce musique qui apaise et laisse rêveur. Un très beau second roman.
Marion Richez, Chicago, Sabine Wespieser, 136 p.
Marion Richez © Marco Castro