Excellente découverte en cette fin de semaine à Toulouse avec les petits concerts de Zoë Boekbinder, Canadienne arrivée enfant aux USA dans le camion de ses parents. Migration, déracinement, ou longue vadrouille, un bonne partie de la musique US, du Blues au Folk, s’écrit dans ces entre-deux.
Elle ment rarement.
Guitare-voix, c’est l’exercice le plus exposé pour l’artiste et aussi le plus révélateur de la qualité des compositions. Dans cette forme tellement répandue et sans céder au cliché de la-fille-avec-une-guitare, Zoë Boekbinder offre de bonnes chansons, musicalement raffinées et soutenues par un jeu de guitare d’une belle maturité (lisez : riches harmoniques et pas de chichis). Ses ornementations vocales minimalistes, agencées quelquefois a cappella, sont d’une élégance rare. Dans le registre de la fraîcheur, Zoë développe un timbre qui touche l’intime comme y parviennent aussi, à leur manière, d’autres belles voix qu’on aime : Joni Mitchell, Laura Marling, Josephine Foster, ou encore la trop peu connue Jenny Lysander.
Pour ne rien gâcher, Zoë raconte de belles histoires, captivantes tant par les univers poétiques installés que par le propos lui-même – et son expérience de concerts dans les prisons US en fait partie.
La Cave Poésie de Toulouse avait orienté le public vers l’alcôve et sa brique chaleureuse, disposition en écrin ouvert parfaite pour tisser la résonance entre l’artiste et son audience conquise.
L’événement était organisé par La Cave Poésie et What a Mess! Records.
Aussi légère qu’un passereau du folk song, la voilà déjà repartie au vent de sa tournée européenne, próxima estación: España. Dates disponibles sur son site, et aussi lien vers son fil d’actu Facebook etc…
Photo de Zoë Boekbinder à La Cave Poésie par le photographe Franck Alix