« Brooklyn Village » de Ira Sachs
Jake (Theo Taplitz) et Tony (Michael Barbieri) font connaissance alors que le grand-père de Jake vient de mourir. C’est l’occasion pour les parents de ce dernier d’aménager dans la maison que l’aïeul possédait dans le quartier en pleine gentrification de New York : Brooklyn.
Au rez de chaussée dudit immeuble se tient la boutique de la maman de Tony. Chez les deux ados, l’attirance complice et amicale est immédiate. Ils ne se quittent plus, échafaudent des projets d’avenir dans la prestigieuse université de LaGuardia. Jake dessine des vêtements, Tony se rêve comédien.
Mais voilà, la vie est tout sauf romantique. Le loyer du petit magasin était largement sous-évalué par rapport au marché. Les parents de Jake le triple d’un claquement de doigt. La maman de Tony ne peut s’aligner. Elle fait un peu de résistance, arguant de ses liens avec le défunt. Devant la puissance de l’argent, rien n’y fait. Elle est expulsée. Les gamins vont tout faire pour éviter cette issue, y compris ne plus communiquer avec leurs parents. Sur ce thème d’une malheureuse banalité, Ira Sachs nous propose un film un rien décevant sur le conflit générationnel et l’utopie que représente la folle idée de donner le bon exemple à ses enfants. Un exemple qui part en vrille aux premières contraintes matérielles. Pas grand-chose à dire et donc, pas grand-chose à faire non plus pour les acteurs. Mais il faut voir comment les deux jeunes comédiens se sont emparés de leurs personnages. Rien que pour le cours de théâtre que suit Tony, il faut aller voir ce film. Il y est simplement incroyable !
Robert Pénavayre
https://youtu.be/Ri6WtDOMYpg