Que vous soyez amateur de reggae, ou débutant curieux du style, un concert de Black Uhuru est un événement qui diffuse une partie de la culture rasta jamaïcaine depuis maintenant 40 ans et qui vous offrira un bel aperçu de la culture soundsystem. Les pionniers reviennent à Toulouse pour une belle soirée le 3 mai au Bikini accompagnés des jeunes anglais Rasites.
Le reggae, ce style de musique souvent critiqué issu du calypso, du mento et d’autres musiques des îles, a maintenant conquis plusieurs générations. En effet, né dans les années 1960 en Jamaïque et exporté à l’international par Bob Marley, ce genre continue actuellement de confirmer sa richesse musicale à travers de nombreux artistes et événements. Cependant, il ne reste aujourd’hui plus grand monde des artistes fondateurs jamaïcains.
Black Uhuru (« Uhuru » signifie « liberté » en Swahili) est un des groupes qui a beaucoup apporté dans la démocratisation de la musique reggae et dub. Son histoire est aussi intéressante que longue et compliquée, et il est important d’en connaître les grandes étapes pour comprendre le résultat actuel.
Formé en 1972 à Kingston par le trio Euvin Spencer (alias « Don Carlos »), Rudolph Dennis (« Garth ») et Derrick « Duckie » Simpson, le groupe s’est fait connaître du grand public après plusieurs années de travail et plusieurs changements de musiciens. Don Carlos et Garth quittent la formation avant le premier album, et seront remplacés par le légendaire duo rythmique Sly Dunbar et Robbie Shakespeare, ainsi que le véritable chanteur-leader Michael Rose et Errol Nelson. Après l’album Love Crisis de 1977, Nelson est remplacé par la belle et talentueuse chanteuse américaine Sandra « Puma » Jones, à l’époque étudiante en sociologie à l’université Columbia, qui sera le visage du groupe pendant la majorité de leur carrière. En effet, la chanteuse est présente sur de nombreuses photos utilisées encore actuellement par les médias pour présenter le groupe, alors qu’elle s’est tristement éteinte d’un cancer en 1990.
En 1980, l’album Black Uhuru, qui est une réédition de leur album Showcase de 1979, les pousse sur le devant de la scène jamaïcaine, et l’album Red souvent reconnu comme leur plus belle réussite les amène à l’international. En effet, le début des années 1980 est l’apogée du groupe avec une présence aux cotés des plus grands, comme les Rolling Stones sur leur tournée en 1982, ou sur une partie de la tournée Ghost In The Machine Tour de Police la même année. Leur succès ira même jusqu’à leur faire décrocher un Grammy Award en 1984 dans la catégorie « meilleur album reggae » avec Anthem.
La fin des années 1980 et les années 1990 sont pour le groupe une longue période d’essais, de tâtonnements et de tensions. En 1985 – 1986 alors que le groupe voit leur succès se décanter calmement, le charismatique Michael Rose décide de commencer une carrière solo et Delroy « Junior » Reid sera recruté comme chanteur jusqu’en 1989 où le groupe se sépare. De plus, la chanteuse emblématique Sandra Jones quitte le groupe à cause de sa maladie en 1987. Le trio de la formation initiale reforme le projet au début des années 1990 suite à un concert réalisé initialement pour une cérémonie d’awards en Californie. En 1994 le trio implose et va jusqu’au tribunal pour déterminer qui bénéficiera des droits d’auteur de Black Uhuru. C’est Derrick Simpson qui gagnera et continuera le projet, accompagné du chanteur Andrew « Bees » Beckford jusqu’en 2004. Simpson annonce le retour de Michael Rose, accompagné de la choriste Kay Starr, avec lesquels Black Uhuru enregistrera un single, suivi d’une tournée européenne.
Depuis 2011, c’est Bees qui est revenu derrière le micro principal, Derrick Simpson continue de représenter le Black Uhuru de l’âge d’or et la chanteuse Jojo Mac a récemment été recrutée comme choriste. Le projet a maintenant 40 ans d’évolution derrière lui, 40 ans de succès et de tensions, de changements et de maturité. Si certains éléments n’en seront plus jamais, comme le duo rythmique Sly et Robbie ou la voix et le visage emblématiques de Sandra Jones, certaines fondations ne changent pas. En effet, Simpson a su faire perdurer au fil des années l’atmosphère, les innovations musicales du dub et les paroles engagées caractéristiques de Black Uhuru.
Rémi Collaveri
MISE A JOUR 26/04/16 : CONCERT ANNULE
» Nous sommes au regret de vous annoncer que le concert de BLACK UHURU est annulé. Suite à des problèmes de Visa le groupe annule sa première semaine de tournée et sera dans l’impossibilité de se rendre au Bikini le mardi 03 mai.
Les places sont remboursables auprès de votre point de vente. «
Le Bikini – 3 Mai 2016 – 20h
Rue Théodore Monod, 31520 Ramonville-Saint-Agne