De Mozart à Françaix, Les Clefs de Saint-Pierre invitent à une seizième saison de musique de chambre à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines avec les musiciens de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Pour la seizième saison, les musiciens de l’Orchestre national du Capitole de Toulouse se réunissent en formation réduite, le temps d’une poignée de concerts à l’auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines. Alternative intimiste aux concerts symphoniques de la Halle aux Grains, ces rendez-vous chambristes attirent de plus en plus de mélomanes. Pour chacune des cinq soirées, une présentation permet de situer les œuvres choisies dans l’œuvre du compositeur. L’année des Clefs de Saint-Pierre débute par des pièces en trio pour une formation rare qui réunit la clarinette, le piano et l’alto (photo). L’occasion d’entendre le « Kegelstatt trio » (1786) de Mozart, le recueil féerique « Märchenerzählungen » (1853) de Schumann, le trio que composa Carl Reinecke en 1903, et celui de Jean Françaix (1990).
La saison se poursuivra avec l’une des premières œuvres de Vaughan Williams, son Quintette avec contrebasse et piano (1903). Il sera couplé au Sextuor de Mendelssohn – autre œuvre de jeunesse (1824) – conçu comme un petit Concerto pour piano et cordes. Le troisième programme de l’année invite un quatuor à cordes pour dévoiler trois facettes des musiques russes et bohêmes composées dans le même demi-siècle : le Quatuor n° 3 de Tchaïkovski, initiateur d’une «musique russe» à la fin du XIXe ; 52 ans plus tard, dans son Quatuor n° 4, Bartok poursuit sa quête et sa réinvention du folklore musical ; Glazounov explore différents styles nationaux au sein des Novelettes, un même quatuor à cordes dont on entendra le cinquième et dernier mouvement.
Un programme viennois donnera à entendre trois pièces extraordinaires : Le Quintette avec cor de Mozart ; le Quatuor « le Lever du soleil » de Haydn ; le Quatuor n° 14, « la Jeune fille et la mort » (1824), de Schubert. La musique pour instruments à cordes d’Antonín Dvorak sera à l’honneur de la dernière soirée réunissant deux aspects du compositeur voyageur: le Quatuor n° 12 «Américain», où se mêlent les racines de Bohême – influencé par Smetana et son Quatuor « De ma vie » – et la musique religieuse noire américaine ; le Quintette n° 2 avec contrebasse (1875), constitué de quatre mouvements d’inspiration nationale tchèque, où se devine toujours l’influence musicale de Smetana.
Jérôme Gac
une chronique du mensuel Intramuros
«Jeu de quilles et contes de fées»,
lundi 5 octobre, 20h00, à
l’Auditorium Saint-Pierre-des-Cuisines,
12, place Saint-Pierre, Toulouse.
Tél. 06 63 36 02 86
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photo © Les Clefs de Saint-Pierre