« American bluff », un film de David O. Russell
Qui ne se souvient du jouissif Hapiness therapy, de ce même réalisateur sorti l’an passé ? Son dernier opus est une comédie comme seuls les Américains savent les trousser. Un délire verbal, un montage stroboscopique, des comédiens totalement dans leur rôle, une BO de rêve. Le scénario, qui n’est pas spécialement un point faible, s’inspire de l’affaire ABSCAM. Rappel. Dans les années 70 du siècle dernier, le FBI s’acoquina avec des escrocs afin de faire tomber des politiciens véreux. Sur le sujet, il était facile de tisser les plus croquignolesques rebondissements. Et pour le coup c’est ici un vrai festival. Si l’on veut bien passer sur une séquence liminaire de présentation de la situation et des personnages un peu longuette (le film fait 2h17), la suite est un feu d’artifice porté en particulier par des artistes de haut vol. Dans les rôles d’escrocs moins bêtes qu’ils en ont l’air, Christian Bale (qui a pris près de 20kgs pour les besoins du tournage !) et Amy Adams décoiffent, à tous les sens du terme. Bradley Cooper ose des bigoudis dans une séquence anthologique. C’est lui l’agent du FBI, toujours aussi magnétique et peut-être bien le plus génial comédien du moment. Il retrouve sur le plateau sa partenaire d’Hapiness therapy, la volcanique Jennifer Lawrence, éblouissante encore une fois. Il y a même Jeremy Renner dans la peau d’un politicien véreux. Cerise sur le gâteau, une apparition de Robert de Niro pour une séquence cousue main dont je vous laisse la surprise. Nommé 10 fois aux prochains Oscars, ce film est un pur moment de bonheur cinéphilique.
Robert Pénavayre