« Django Unchained », un film de Quentin Tarantino
Depuis un certain et somptueux Inglourious Basterds (2009), nous savions le réalisateur américain capable de prendre une formidable distance d’une ironie fracassante avec les événements les plus durs. Il n’est rien de dire qu’avec son dernier opus, il signe en la matière une sorte de chef d’œuvre. Nous sommes deux ans avant le début de la Guerre de Sécession. Une nuit, et au beau milieu d’une forêt, nous rencontrons un arracheur de dents ambulant menant benoitement sa carriole. C’est le Docteur King. Il croise, pas tout à fait par hasard, deux négriers conduisant une poignée d’esclaves vers une exploitation. Après un échange de politesse complètement baroque en ce lieu, King leur propose d’acheter à un très bon prix l’un des esclaves. Malheureusement pour eux, ils ne prennent pas la demande au sérieux et se moquent de ce quidam aux allures compassées. La minute qui suivra sera un vrai carnage. King est en fait un chasseur de prime redoutable. A la recherche d’un groupe de malfaiteurs dont les têtes ont été mises à prix, il a besoin de quelqu’un pour les identifier. Ce quelqu’un, King le sait, est dans le groupe d’esclaves. Il s’appelle Django. La suite, c’est près de trois heures d’un cinéma totalement jubilatoire, porté par une mise en scène flamboyante, une BO étourdissante et des comédiens en état de grâce. Parmi eux Jamie Foxx (Django) et Christoph Waltz (King). Ils portent le film de bout en bout avec une virtuosité hallucinante. Et bien sûr Leonardo DiCaprio qui, dans la seconde partie du film, se coule avec un talent à couper le souffle dans la peau d’un négrier amateur de combats de Mandingues. Un western-spaghetti énorme, bourré de clins d’œil et d’hommages au genre, spontanément applaudi par un public sous le charme.
Robert Pénavayre
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