Victor et Célia un film de Pierre Jolivet
Cette comédie commence par un drame, rapide certes, mais tout de même. Alors que Victor et son ami Ben, coiffeurs tous les deux dans une franchise, s’apprêtent à ouvrir leur propre salon, Ben se tue en moto.
En plus de son chagrin, Victor, qui ne roule pas sur l’or, doit gérer le dossier administratif et financier déjà largement avancé sous la conduite de son ami Max. Il lui faut un associé. En fait, son dévolu tombe sur une ancienne collègue en coiffure, Célia, qui fut, de plus, une très grande amie.
Et même davantage… Mais cette amourette est a priori bien passée. Célia va craquer pour le projet, et peut-être pour d’autres raisons. Sur un rythme échevelé, Pierre Jolivet met en scène ici deux comédiens délicieux de spontanéité, de naturel, de drôlerie. Il les met en scène face à l’administration et aux banques qui, comme chacun sait, savent se faire prier. Il épingle au passage ces franchises dont nous tairons ici les noms et dont la préoccupation première est de respecter des règles de travail qui tiennent plus du stakhanovisme qu’autre chose. Les seconds rôles sont au cordeau, en particulier deux infirmiers passant leur temps à se gondoler en se racontant comme des blagues les pires moments de leur journée au travail. Pour Victor et Célia, ce petit salon qui semble leur échapper en permanence est l’accomplissement d’un rêve auquel ils vont s’arcbouter. Une belle leçon de pugnacité. Un fait un film formidablement optimiste et super sympa !
Robert Pénavayre