Vice, un film de Adam McKay
Ce film est l’histoire hallucinante d’un homme qui fut simple Vice-président des USA pendant huit ans et dirigea, dans les faits, le plus puissant pays du monde.
Après The Big Short, le Casse du Siècle, un film foudroyant sur la crise financière de 2005, nous savions tenir avec ce réalisateur un cinéaste hors du commun. Son dernier opus, sorte de biopic de Dick Cheney, né en 1941, nous démontre que le 7ème art tient là un artiste d’une acuité de ton exceptionnelle. Adam McKay s’attache aux pas d’un jeune homme un brin alcoolo, pas très vaillant, dont la destinée ne paraît pas enthousiasmante.
Mais voilà, Dick, puisqu’il s’agit bien de lui, va rencontrer Lynne (Amy Adams, superbe). Celle-ci, ambitieuse par-dessus tout, sait que les grands postes américains sont interdits aux femmes. Elle va donc prendre en main le jeune homme et le hisser de la prison à la Maison Blanche. De fait, Dick va rapidement comprendre l’intérêt de suivre les conseils de son épouse et va devenir un véritable loup de la politique. Malin comme un singe, il comprend rapidement que le candidat au poste suprême en cette année 2000, un certain George W Bush, est un incapable et qu’il va pouvoir le manipuler à sa guise. Ce qui ne manquera pas d’arriver. Sous couvert donc d’une Vice-Présidence dont il a confortablement élargi les domaines d’activités, Dick Cheney va favoriser les pires lobbies de la planète (arme et tabac), inventant la manipulation médiatique à grande échelle, autorisant la torture, etc.
Pendant deux mandats, de 2001 à 2009, il est le tout puissant patron de l’Administration américaine, imposant ses points de vue à l’ensemble des Secrétariats d’Etat, coupant le Président de ses Renseignements, déclenchant l’invasion de l’Irak sous prétexte de contrôler des armes de destruction massive qui n’étaient qu’un faux prétexte pour s’emparer des champs pétroliers et des compagnies qui les exploitaient. Un véritable Machiavel auquel le locataire du Bureau ovale fait une confiance absolue. Nous suivons donc ici l’ascension inexorable de celui qui est aussi un homme d’affaire redoutable. C’est parfois amusant mais c’est surtout glaçant car ce monstre politique a façonné la planète entière jusque dans des conflits qui la gangrènent encore. Et pour longtemps. Un casting exceptionnel a été réuni : Steve Carell (Donald Rumsfeld), Sam Rockwell (George W. Bush), Tyler Perry (Colin Powell) et, surtout, celui pour qui le film a été fait, Christian Bale, hallucinant Dick Cheney que l’on voit pendant un demi-siècle de sa vie. Les nominations pour ce film sont légion dans les prochaines cérémonies célébrant le 7ème art. Et l’on ne peut que s’en réjouir. Sacrés Américains, tout de même !
Robert Pénavayre
Vice – Réalisateur : Adam McKay – Avec : Christian Bale, Steve Carell, Amy Adams, ….
Christian Bale – Monsieur + ou – 30 kg
Christian tourne ses premiers spots publicitaires à 8 ans. Il est sur les planches à 10 ans. En 1987, il a 13 ans et figure au casting d’un long-métrage. A 14 ans, il est la vedette d’un film de Steven Spielberg : L’Empire du Soleil. Excusez du peu ! Il n’en faut pas plus à ce surdoué ignorant volontairement l’enseignement de l’Actor’s Studio, pour être catapulté dans une carrière somptueuse qui lui vaut, d’ores et déjà, un Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle en 2011 pour le film de David O. Russell : Fighter. N’hésitant pas à mettre son corps en péril avec des pertes et des gains de poids de 30 kg afin de mieux incarner ses personnages, il va être le Batman des temps modernes, mais aussi jésus, Moïse et bien d’autres personnages qui font de lui un acteur exceptionnel.