La mule, un film de Clint Eastwood
Décidément les biopics ont le vent en poupe en ce début d’année. En même temps que Green Book sort le film retraçant l’histoire de Leo Sharp, connu avant tout comme la plus vieille mule du trafic de drogue.
Dans les années 80, Leo Sharp, ici Earl Stone, ancien militaire de la Seconde Guerre Mondiale, déjà âgé, vit une petite vie de vétéran et d’horticulteur fort apprécié dans le monde des fleurs. Il a à peu près laissé tomber femme et enfant lorsque l’e-commerce le pousse à la faillite.
C’est là qu’il va devenir, à son corps défendant, transporteur de drogue pour le cartel mexicain de Sinaloa. Autrement nommé, une mule. De cargaisons en cargaisons de plus en plus importantes, sans jamais se faire arrêter, le pépère devient la coqueluche des narcotrafiquants qui vont le couvrir d’or. Mais dans l’ombre, l’agent Bates (Bradley Cooper, pas vraiment inspiré) est sur la trace de cette fameuse mule dont les exploits lui chauffent les oreilles et encore plus celles de ses supérieurs. Produit, réalisé, joué par Clint Eastwood, La Mule est un éblouissant numéro d’acteur. Aujourd’hui proche des 90 ans, Clint Eastwood incarne ici un vieillard décati, ce qui n’est pas son cas dans la vraie vie, avec un humour jubilatoire évident. Mais ce qu’il n’arrive pas à éteindre, c’est l’éclat, la brillance, la lumière de son regard. Le regard de l’un des derniers titans d’Hollywood. Un film à voir pour l’histoire peut-être, pour Clint Eastwood sûrement !
Robert Pénavayre