Le Grand bain, un film de Gilles Lellouche
Pour son premier film en réalisateur solo, le comédien Gilles Lellouche convoque une poignée de copains pour un succédané du virevoltant Full Monty (1997). Mais n’est pas Peter Cattaneo qui veut…
A l’époque, nos amis québécois ont projeté ce film titré Le Grand jeu… Décidément le monde est petit ! Quoi qu’il en soit nous voilà devant une armada de paumés entre deux âges, plutôt quadras et quinquas.
Un chômeur dépressif, un artiste frustré, un patron vitupérant contre tout ce qu’il rencontre, un gardien de piscine hors sol (le gardien, pas la piscine), le propriétaire d’une entreprise en faillite et jusqu’au plus jeune, un employé de clinique qui ne supporte pas l’odeur des « vieux », et j’en passe, voilà la fine équipe qui se retrouve à la piscine municipale trois fois par semaine pour s’entraîner, petite bedaine en avant, pour le championnat du monde masculin de nage synchronisée. Rien que ça ! L’idée, à vrai dire, est assez jouissive, d’autant que tous les acteurs ont joué le jeu, n’hésitant pas, les ¾ du film, à paraître en petite tenue, slip moulant à l’appui. A une époque où l’image est vitale dans ce milieu… Bravo donc messieurs Amalric, Canet, Poelvoorde, Anglade, Katerine, etc., pour votre engagement sans limite. Le problème vient du scénario, fort improbable vue la discipline, qui s’étire sur près de deux heures et l’on sait combien le rythme d’une comédie est l’ADN de sa réussite. Résultat, les quelques saillies comiques se perdent dans un sous-texte sociétal forcément pathétique, le tout préparant un happy end trop écrit pour être honnête. Carrément déçu.
Robert Pénavayre