En eaux troubles, un film de Jon Turteltaub
Ce réalisateur américain est connu avant tout pour la saga ayant Benjamin Gates pour héros. Après bien des discussions, des atermoiements, des renoncements et autres, le scénario d’En eaux troubles lui échoit, près d’un quart de siècle après le lancement du projet d’adaptation au cinéma du roman de Steve Alten (Meg : A Novel of Deep Terror).
Lui échoit également un budget de 150 millions de dollars. Excusez du peu ! Quand on pense que Les Dents de la mer (Steven Spielberg/ 1975) avait mobilisé la somme « ridicule » de 8 millions de dollars, il est aisé de juger l’inflation qui s’est abattue sur le 7ème art. Bref.
Et tout cela pour finalement un film d’aventure autour du retour à la surface d’un mégalodon, sorte de gigantesque requin préhistorique de 20 mètres de long. S’il est revenu à la surface, c’est aussi parce qu’une équipe de chercheurs est allée le taquiner involontairement au plus profond de la fosse des Philippines. Après tout… Pour s’en débarrasser, car vraiment trop dangereux, il est fait appel à Jonas (Jason Statham, inoxydable dans ce type de rôle). Les clins d’œil appuyés au film de Spielberg sont nombreux, très nombreux, trop nombreux peut-être. Invraisemblable par définition, hésitant entre comédie et drame, mais profitant de moyens considérables, cette production américano-chinoise, conjuguant suspense et humour, finit par remplir sa mission première : divertir sans trop solliciter les neurones du spectateur.
Robert Pénavayre