Neuilly sa mère, sa mère, un film de Gabriel Julien-Laferrière
Dix ans ont passé depuis Neuilly sa mère !, du même réalisateur. Enorme succès en salle. Pourquoi ne pas lui donner une suite et tant qu’à faire la plonger au cœur de l’actualité politique ? C’est le pitch du dernier film de ce cinéaste. Nos héros ont grandi. Ce sont les mêmes comédiens, dix ans après. Samy entre à Science Po tandis que son cousin, Charles de Chazelle et sa famille sont obligés de quitter leur cher hôtel particulier doucettement niché au creux de Neuilly. Motif : évasion fiscale du paternel. Direction Nanterre et la Cité Picasso. Ce pauvre Charles en fait une sarkozite aiguë (sic). Mais il va vite réagir. Il a 20 ans et veut se sortir des embarras et surtout ne pas rester dans cette fichue cité. Moins brillant que son cousin, Charles va tout d’abord taper à la porte de l’UMP. Les places sont prises. Il va faire ainsi tous les partis politiques. Tous. Y compris au LREM (à hurler de rire) et au RN en se faisant passer pour un héritier de la famille San Pellegrino. Rien n’y fait. En désespoir de cause, il entre au PS. Les Socialistes n’ayant personne pour se lancer dans la prochaine course aux municipales à Nanterre, il se dévoue et est accueilli à bras ouverts.
Sans aller plus loin et tout en reconnaissant que ce n’est pas la comédie de l’année cinématographiquement parlant, pourquoi ne pas avouer avoir passé un bon moment de franche rigolade. D’autant que quelques peoples se sont laissés tenter par l’aventure : Arnaud Montebourg, Julien Dray, Yann Barthès, Jean-Jacques Bourdin. Bien sûr ils font juste des apparitions mais particulièrement « ciblées ». En creux, le film est un démontage en règle des partis politiques et des ambitions qu’ils génèrent. On peut aussi y voir l’effet gentiment atomique de la solidarité. Mais pour l’heure, François Hollande vient d’être élu. Allez, bon film !
Robert Pénavayre