Volontaire, un film de Hélène Fillières
Après un premier long qui n’a pas franchement convaincu (Une Histoire d’amour/2013), Hélène Fillières change presque de registre et nous entraîne sur les pas de Laure, une jeune femme bardée de diplômes, vivant chez ses parents avec son fiancé.
Ayant envoyé son CV tous azimuts, elle ne reçoit en fait qu’une réponse, celle de l’Armée française et plus particulièrement de la Marine. Ne faisant ni une, ni deux (pardon !), elle se présente au bureau idoine et se voit embrigadée dans la seconde qui suit. On appelle cela une vocation…
La voilà Aspirant affectée au secrétariat du Commandant Rivière, connu sous le pseudo de Le Moine… Sauf que Le Moine en question va tomber sous le charme de Laure, qui pourrait être largement sa fille. En fait le coup de foudre est réciproque. Mais trêve de romanesque, Laure décide de passer les épreuves pour être Béret vert. Elle va donc s’astreindre à un entraînement drastique. Pour réaliser son aventure, Laure va larguer, sans autre forme de procès, son fiancé, avoir des aventures diverses et se réfugier dans les bras accueillants d’un autre Aspirant…gay.
Tourné à l’Ecole des Fusiliers Marins de Lorient et à l’Ecole Navale de Brest, le dernier opus de cette réalisatrice a plusieurs ambitions : explorer la question du pouvoir, la place du sexe dit faible dans un milieu masculin, assumer pour une femme sa part de virilité (?). Programme ambitieux et, soit dit en passant, dans l’air du temps.
A vrai dire, dans ce film inabouti circulent tous les poncifs de la vie militaire : pompes, chambrées, autoritarisme, etc. Un scénario d’une inconsistance rare, des plans d’une pauvreté incroyable, des dialogues inexistants et des comédiens sans aucun charisme, que ce soit Diane Rouxel (Laure), totalement transparente, ou encore Lambert Wilson, Rivière mutique. Consternant !
Robert Pénavayre