Les Municipaux, ces héros, un film d’Éric Carrière et Francis Ginibre
Les deux plus célèbres comiques issus de la scène toulousaine se sont laissés tenter par le 7ème art. Voici donc leur premier long. Au cœur du scénario, rien moins que leur tête de turc adorée : les employés municipaux, déjà héros de leurs sketches. On aurait pu penser que l’action se déroulerait donc à Toulouse. Non, ils vont la situer à Port Vendres dans les Pyrénées Orientales, avec l’accord bienveillant du Maire de cette ville qui n’en demandait pas tant pour un brin de publicité… gratuite, grand format et plutôt sympa.
Le film est une suite de scènes dans lesquelles les fans du duo auront tout loisir de reconnaître certaines répliques. Où il est question de l’embauche d’un nouvel employé municipal alors que la Ville est au bord de la faillite. Mais voilà, le Maire de Port Vendres, qui n’a plus un seul point sur son permis, vient d’emboutir la voiture d’un pauvre diable (Francis Ginibre), chômeur de son état. Une seule solution, un arrangement à l’amiable.
Et voici l’accidenté recruté. Très vite pris en main par un syndicaliste chevronné (Eric Carrière), le nouveau apprendra à une vitesse hallucinante les codes de bonne conduite dans le milieu, en particulier en termes d’horaires de travail. Mais pas que, bien sûr. C’est le début d’un apprentissage hilarant. Reconnaissons à ce film au moins cette qualité. Il en a une autre liée à ses auteurs. Le regard qu’ils portent sur les Municipaux est tout sauf méchant et agressif. C’est un peu, il faut bien l’avouer, l’image qu’ils véhiculent, à tort certainement, dans l’imaginaire populaire. Et puis il y a des figures à hurler de rire, telle celle du chauffeur municipal du car scolaire, complètement à l’ouest mais idole des gamins (Bruno Lochet), celle aussi du Maire érotomane (au moins) qui choisit au milieu de ses employées celle qui va avoir l’honneur de l’accompagner en séminaire à Miami (Lionel Abelanski), ou encore celle de ce pauvre animateur radio complètement dépressif, etc.
L’humour est parfois servi à la louche, mais reconnaissons qu’il fonctionne souvent.
Robert Pénavayre