A moins de vivre dans une grotte à Arnaud Bernard, tout le monde à Toulouse connait les Chevaliers du Fiel. Si leur premier film (qu’ils n’avaient pas réalisé) n’avait pas rencontré le succès qu’il méritait, ce deuxième opus qu’ils ont mené de bout en bout est un réel succès comique et humain.
Ils sont nés sur scène, ont poursuivi l’aventure en websérie et trustent désormais les salles obscures : les personnages des municipaux collent à la peau des Chevaliers et c’est tant mieux. En leur consacrant 90 minutes de long-métrage, les compères réalisent une performance propre à ce métier : transmettre un message de sincérité par le rire. Les personnages qu’ils jouent sont attachants, drôles, humains mais avant tout sincère : à aucun moment dans le film (et dans leur épopée non plus), ces personnages ne cherchent à tourner en dérision les employés municipaux. Eric et Francis confessent eux-même en avoir rencontré énormément qui furent les premiers à rire d’eux-mêmes. C’est finalement ce qui fait l’essence du métier d’artiste et confère le succès à des œuvres (on leur souhaite) comme celle-ci. Le résultat est un cocktail ensoleillé et drôle, une carte postale du sud dans laquelle on a envie de plonger.
La force du long métrage c’est aussi et surtout les seconds rôles : les Chevaliers ont bien fait les choses puisque c’est en famille que le casting a été réalisé : si Lionel Abelanski et Bruno Lochet sont déjà connus du grand public, ce dernier va apprendre à connaitre les talents qui méritent de l’être. A commencer par Angélique Panchéri, la truculente comédienne au délicieux accent du sud qui a pour habitude de remplir la Comédie de Toulouse avec son spectacle « Sept ans d’amour« . On retrouve également Sophie Mounicot (La cité de la peur, H), la délicieuse Constance, le génial Patrick Chanfray, Yves Pujol ou encore l’excellent Sébastien Chartier. Un jour le monde découvrira tout le talent ce cet acteur et ne pourra pas dire qu’il ne savait pas. En attendant, le pari des Chevaliers est réussi et on leur souhaite de faire autant d’entrées qu’il y a d’eau à Port Vendres.
Brice Christen