Dans la brume, un film de Daniel Roby
Pour son premier long distribué, le réalisateur québécois, déjà connu en France pour sa participation à la série tv Versailles, plonge Paris sous une épaisse couche de brume mortelle, une couche qui s’arrête juste avant le dernier étage de nos fameux immeubles haussmanniens. Peu de personnages dans ce film, et pour cause, juste, ou à peu près, un couple séparé, vivant chacun dans un appartement de chaque côté de la même rue.
Mathieu rentre d’un voyage au Canada où il est allé chercher les dernières découvertes en matière médicale concernant la maladie dont souffre sa fille Sarah, une maladie respiratoire génétique l’obligeant à vivre calfeutrée dans une bulle en verre parfaitement isolée de l’extérieur. Dès son retour, il va saluer sa femme Anna et Sarah. C’est à ce moment qu’un tremblement de terre ébranle tout Paris. Mathieu descend voir ce qui se passe et n’échappe que de justesse à un véritable tsunami de brume sortie d’on ne sait quelle faille.
Il comprend vite que l’inhaler est synonyme de mort. Il monte récupérer Anna et file au dernier étage de leur immeuble dans l’espérance que la brume ne montera pas si haut. Ils laissent Sarah dans l’appartement d’Anna, sa bulle, en principe, l’isolant du reste du monde. Effectivement, ils trouvent refuge chez un couple très âgé, Lucien et Colette. Là, à l’abri, juste au-dessus de la brume, ils essaient de survivre. Mais le dehors étant signe de chaos complet, l’absence d’électricité met en péril la bulle de Sarah. Il faut donc aller chercher des batteries au plus vite…
Nous sommes, du moins faut-il l’espérer, dans de la science-fiction pure, avec peut-être ici un soupçon de discours écolo. L’action se résume à l’exercice de survie auquel vont se plier Mathieu et Anna. Bien des péripéties les attendent. Bien sûr, qui dit film catastrophe sous-entend blockbuster spectaculaire signé par l’Oncle Sam. Il n’en est rien ici. Même si l’on se doute que cette réalisation a coûté cher, les moyens mis en œuvre se concentrent sur le suivi pas à pas de ce couple dont la volonté est fléchée sur la survie de leur fille. Au mépris de leur propre vie. Le film est porté par le Mathieu de Romain Duris. Il avoue lui-même que le tournage a été pénible, particulièrement le port des masques à oxygène. Il arrive d’ailleurs à nous en faire sentir le poids et la contrainte.
Un film déroutant avec un twist final dont on peut se douter, mais aucune explication sur la brume ni sur l’avenir de notre capitale. Cette volonté laisse un peu le spectateur au bord de l’asphyxie. Il n’est pas interdit de fonctionner.
Robert Pénavayre
Dans la brume – Réalisateur : Daniel Roby – Avec : Romain Duris, Olga Kurylenko…
Romain Duris – Repéré…dans la rue !
Après le bac, le jeune Romain se tourne vers le dessin. Mais le sort va en décider autrement. Repéré dans la rue par le directeur de casting du film de Cédric Klapisch : Le péril jeune, il devient, grâce à son look, et très rapidement, l’un des comédiens les plus populaires et demandés de son temps. Nominé au César du Meilleur Espoir en 1999, il a alors 25 ans, Romain Duris va littéralement exploser sur le tournage de L’Auberge espagnole en 2002. On connaît la suite. Multi et prestigieusement récompensé pour De battre mon cœur s’est arrêté, Romain Duris, après plus de 50 films à son actif, se lance dans la série tv avec rien moins que le rôle-titre de Vernon Subutex.