Si tu voyais son cœur, un film de Joan Chemla
Nahuel Perez Biscayart (Costel) et Gael Garcia Bernal (Daniel)
La très libre adaptation cinématographique du roman de l’écrivain cubain Guillermo Rosales (Mon ange) a-t-elle dépassé les ambitions de cette jeune réalisatrice française de 34 ans qui nous offre ici son premier long ? Elle met en scène Daniel, jeune homme perturbé par la mort accidentelle de son ami Costel et qui, suite à cette tragédie, se réfugie dans un de ces hôtels soutenus par l’Etat français, un hôtel social, sorte de no man’s land dans lequel sévissent les marchands de sommeil. C’est là qu’il va croiser Francine, une exclue de notre société, au milieu des autres laissés pour compte. Daniel va s’abandonner à des combines douteuses. Pour survivre. Un court instant avec Francine ressemblera à un utopique début de rédemption.
Mais, à vrai dire, on ne sait pas très bien où veut nous amener cette réalisatrice. Dommage car Joan Chemla s’est assurée le concours d’un trio à faire rêver : Marine Vacth (Francine solaire, trop peu à l’écran ici), Nahuel Perez Biscayart (Costel incroyable de vie, d’intensité et de dynamisme, un acteur à revoir de toute urgence !!!) et enfin Gael Garcia Bernal (Daniel qui vous submerge d’émotion, un comédien superlatif beaucoup trop rare).
La BO est signée de Gabriel Yared (excusez du peu !). De nombreux personnages sont interprétés par des non professionnels et à ce titre, la scène liminaire du mariage est assez virtuose et criante d’authenticité. Mais finalement, et malgré le casting, on sort un peu mal à l’aise, ne sachant trop si c’est la faute du sujet ou de son traitement.
Robert Pénavayre
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Photo : Nahuel Perez Biscayart (Costel) et Gael Garcia Bernal (Daniel)