Ferdinand, film d’animation de Carlos Saldanha
Décidément, l’ambiance ibérique a le vent en poupe en cette fin d’année 2017. Après le génial Coco, voici Ferdinand.
L’histoire, ou du moins le conte écrit en 1936 par Munro Leaf a été porté à l’écran presque immédiatement par les Studios Disney dans le cadre d’un court métrage d’animation qui reçut en 1939 un Oscar dans sa catégorie ! Revoici donc Ferdinand, ce gigantesque taureau de combat issu du meilleur sang espagnol. Problème, Ferdinand n’est pas un combattant et préfère largement se balader dans la prairie et humer toutes les fleurs que croise son museau. A la suite de circonstances hasardeuses, le voici propulsé dans l’arène madrilène, face au dernier combat du plus célèbre matador.
Ce sont les circonstances mentionnées plus avant qui font cette histoire a priori désopilante. Avec tout ce qu’il faut dans un bestiaire particulièrement cocasse (les trois canassons allemands sont à hurler de rire). J’ai bien dit « a priori », car en fait ce film est un réquisitoire, certes non violent, contre la corrida. Tout y est dit avec beaucoup de finesse et si ce n’est dit, c’est largement suggéré.
Même si l’histoire ici se finit bien, comment en serait-il autrement d’ailleurs, les questions (des petits) entendues à la sortie de la projection risquent de mettre les grands dans l’embarras. Le rituel de la corrida est un vaste sujet, particulièrement clivant, difficile à régler entre deux scènes, aussi hilarantes soient-elles, car c’est la mort qui est au cœur de la réflexion. Cela dit, Carlos Saldanha est un habile faiseur, n’oublions pas que nous lui devons les trois premiers opus de L’âge de glace, Robots et Rio 1 et 2. Alors…
Robert Pénavayre