Dunkerque, un film de Christopher Nolan
A l’attention des nouvelles générations : Printemps 1940, la puissance de feu des Nazis fait capituler la Belgique et reculer les Armées alliées. Parmi elles, l’Armée britannique est rappelée vers la mère-patrie sans en avertir le Commandement français.
Sous la pression allemande, près de 400 000 hommes britanniques, canadiens et français, coupés des armées du Sud de la France, sont coincés dans la région de Dunkerque. Les soldats français vont couvrir alors, au prix de leur sacrifice, ce qui restera dans l’Histoire comme la plus spectaculaire évacuation d’une armée. Ce fut un vrai miracle car, contrairement à ce qui est montré dans le film, si cette évacuation gigantesque a été rendue possible, c’est en partie grâce au temps magnifique et à la mer d’huile qui étaient de mise à ce moment-là. Si les destroyers britanniques avaient pour mission tout d’abord de rapatrier leurs soldats, soulignons qu’ils embarquèrent finalement 140 000 français. A la fin de cette mission nommée « Dynamo », ce ne sont pas moins de 35 000 compatriotes qui furent faits prisonniers par les armées qui bientôt allaient s’appeler « d’occupation ». Voilà, en très, très gros, pour l’Histoire.
Christopher Nolan signe peut-être ici son meilleur film. Mobilisant 6 000 figurants, 450 techniciens, de véritables destroyers, une BO signée Hans Zimmer, ce film dans la grande tradition des superproductions à l’ancienne, est un véritable monument. Filmée en 70 mm IMAX, l’image est ici d’une netteté incroyable ajoutant bien sûr à l’aspect spectaculaire et exceptionnel de la projection sur grand écran. Bien que l’Histoire soit connue, le suspense envahit chaque scène avec un réalisme angoissant. Tournée sur les lieux mêmes, cette tragédie, car il y eût également un nombre considérable de noyés et de morts par balles, nous est racontée au travers d’un jeune soldat qui va avant tout essayer de sauver sa peau.
Les prises de vue, dans les combats aériens en particuliers, sont sidérantes. Peu de paroles, mais des regards qui disent l’horreur, la peur, l’angoisse.
C’est suffisant d’autant que le casting réuni est au cordeau. Un très grand film de guerre.
A la suite de l’opération « Dynamo », le New-York Times publia : « Tant que l’on parlera anglais, le nom de Dunkerque sera prononcé avec le plus grand respect ».
Robert Pénavayre
Dunkerque – Réalisation : Christopher Nolan – Avec : Fionn Whitehead, Tom Hardy, Mark Rylance, Kenneth Branagh, Cillian Murphy, Tom Glynn–Carney…
Christopher Nolan – Mettre en scène Dunkerque, son rêve de toujours
Ce Londonien de naissance, anglo-américain d’origine, est saisi par la passion du cinéma dès son plus jeune âge. Il débute sur du 8 mm, puis passe rapidement au 16 mm. Nous sommes en 1998, Christopher a 28 ans et tourne son premier long, en noir et blanc. Le succès de cet opus donne naissance à Memento, un film qui propulse le cinéaste vers une nomination aux Oscars. C’est le début d’une grande histoire avec Hollywood où il lui est alors confié rien moins que la franchise Batman. Avec le succès que l’on sait. D’autres films tel Inception et Interstellar achèvent d’installer ce réalisateur dans le gotha du 7ème art.