Moka, un film de Frédéric Mermoud
Diane vit la pire épreuve qu’une mère puisse subir, son unique fils a été tué par une voiture qui, de plus, a pris la fuite. La police enquête depuis de nombreux mois entre Evian et Lausanne. Sans succès. Diane prend les choses en main et s’attache les services d’un privé. Un premier indice fait son apparition. La voiture en question est de couleur moka (d’où le titre du film…). Diane a tôt fait de la repérer. Subrepticement, elle va entrer dans la vie de sa conductrice présumée, Marlène (Nathalie Baye). La partie est aisée car celle-ci tient un salon de beauté.
Voilà pour le scénario de ce véritable thriller social dont la dette hitchcockienne n’est que trop évidente. Pourquoi pas d’ailleurs. Sauf qu’ici il manque cruellement au scénario la profondeur qui nous aide à cerner les personnages afin de mieux les comprendre. Malgré tout le talent d’Emmanuelle Devos, son rôle de Diane chasseresse n’est pas crédible. Des facilités scénaristiques font sourire, telle cette improbable rencontre avec Vincent (Olivier Chantreau), un dealer qui lui ouvrira les portes de réseaux à des années-lumière de sa vie de bourgeoise installée. Librement adapté d’un roman de Tatiana de Rosnay, publié en 2006, le second long de ce réalisateur suisse (après Complices en 2010), cinéaste connu surtout pour ses épisodes à succès de la série des Revenants, n’arrive pas à convaincre et tourne en rond autour du lac.
Robert Pénavayre