Ah, les X-Men, quelle joyeuse équipe ! Depuis que nous les connaissons, ils n’arrêtent pas de se disputer puis d’unir leurs forces contre le Mal. Pour notre plus grand plaisir bien sûr. Le présent opus nous présente le premier mutant : Apocalypse. Pour ce faire, Bryan Singer nous offre une séquence liminaire à tomber par terre. Retour vers le passé, bien avant JC. Nous sommes dans l’Egypte ancienne, au temps des pharaons. Nous assistons à un rite étrange dans lequel un personnage vieillissant doit muter son âme et ses pouvoirs dans le corps d’un jeune homme. Cérémonie grandiose, somptueuse, vertigineuse, prenant place au cœur d’une pyramide. Mise en scène digne de Cecil B de Mille.
Sauf que voilà, il y a déjà des empêcheurs de tourner en rond. Quelques milliers d’années après, les adorateurs d’une étrange secte finissent par réveiller Apocalypse. Doté des superpouvoirs accumulés au long de toutes ses mutations, il constate les dérives de l’Humanité : guerre, fascisme, bombe nucléaire et décide derechef de nettoyer le monde…en le détruisant afin d’en reconstruire un de meilleur. Si cela vous rappelle l’histoire d’une arche célèbre… Pour cela il va s’adjoindre les services d’un certain nombre de mutants qu’il va croiser sur son chemin de manière fort opportune faut-il reconnaître. Et en particulier ceux victimes des exactions commises par la bêtise humaine. Erik, alias Magneto, ayant vu sa femme et sa fille tuées sous ses yeux par de sinistres sicaires totalitaires, est la première cible d’Apocalypse. Une poignée d’autres le rejoindront dans son projet insensé. Mais Apocalypse a le tort de faire l’impasse sur d’autres mutants qui sont dans l’entourage de Charles, le Professeur X. Alors, me direz-vous, encore une histoire de super-héros dotés de superpouvoirs.
C’est vrai, mais à l’inverse d’un certain et récent Batman vs Superman, ici, Bryan Singer, spécialiste de cette franchise, nous régale pour plusieurs raisons. Bien sûr, les effets spéciaux qui, hormis l’époustouflante scène liminaire, n’en demeure pas moins totalement bluffant, même si, il est vrai, nous commençons à nous y habituer. Mais ce n’est pas tout car si ce film, de pur divertissement, peut se voir en tant que tel, il est bourré, pour les fans de cette saga, de clins d’œil qui en disent long sur les personnages. A souligner aussi la BO symphonique avec chœur de John Ottman dans laquelle se glissent quelques mesures de …la 7ème de Beethoven. Comme quoi !
Quant à la projection IMAX 3D, elle est tout simplement renversante.
Robert Pénavayre
X-Men : Apocalypse
Réalisateur : Bryan Singer
Avec : James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Hugh Jackman…
Durée : 2h24
Genre : Aventure, Science-fiction
Ce germano-irlandais qui frise la quarantaine fut le fabuleux interprète de Bobby Sands dans le non moins extraordinaire film de Steve McQueen (II) : Hunger en 2008. S’il a débuté, jeune, au théâtre et dans les inévitables séries TV, sa véritable carrière cinématographique prend son essor avec le péplum de Zack Snyder : 300 en 2007. Aussi convaincant dans les blockbusters (X-Men) que dans les personnages shakespeariens (Macbeth) et les biopics sous acide (Steve Jobs), cet artiste marque de son talent le moindre rôle qui lui est confié, n’hésitant pas à ne rien cacher de sa personne dans le sulfureux Shame (2011). Les amateurs de jeux vidéo vont pouvoir le retrouver sur grand écran dans deux épisodes d’Assassin’s Creed (Callum Lynch) dès cette fin d’année et l’année prochaine. De toute manière la sortie de ses films s’échelonne d’ores et déjà jusqu’en …2024 !