Décidément, le clarinettiste le plus célèbre du 7ème art n’arrête pas de nous étonner. Et de nous ravir. Son dernier opus, présenté hors compétition à Cannes cette année, nous ramène aux USA, tout d’abord à New York puis à Los Angeles. C’est d’ailleurs dans la cité du cinéma que le jeune Bobby décide d’aller tenter sa chance auprès de son oncle Phil, un important agent artistique.
Aussitôt arrivé, il tombe sous le charme de Vonnie, la secrétaire dudit tonton. Malgré des déclarations enflammées, celle-ci ne cède pas car son cœur appartient à un autre. Soit. La chose se complique un peu tout de même lorsque Vonnie finalement lui apprend que l’autre en question ne la veut plus. Bingo ! Sauf que voilà, il la veut à nouveau. Plaf ! Le cœur en charpie, Bobby ne sait plus quoi faire et décide donc de retourner dans sa ville natale où, d’ailleurs, son gangster de frangin vient d’ouvrir un cabaret ayant pignon sur rue, le Café Society, lieu incontournable de rencontres pour toute la gent politique, d’affaire, du spectacle et de bien d’autres milieux moins fréquentables. Là, il va fonder une famille avec la ravissante Véronica.
Une maternité vient compléter le tableau. Vonnie, richement mariée, vient faire un tour à New York et passer la soirée au Café Society. Les rêves peuvent-ils s’éteindre ? En la matière, rien n’est moins sûr. Voilà le fil conducteur d’un scénario pas franchement exaltant mais qui sert de support au cinéaste pour tracer un tableau d’une absolue élégance de cette Amérique des années 30 du siècle passé. Certes, ce tableau frise le romanesque tant il est photographié avec virtuosité et accompagné d’une musique jazzy de cette époque-là totalement envoûtante.
Mais il est entrecoupé de scènes moins « esthétiques » nous plongeant au cœur du commun de la vie et plus particulièrement celle de la famille juive de Bobby. Et bien sûr tout l’humour du film se cache dans ces moments littéralement jouissifs. Pour l’accompagner dans cette nouvelle aventure, Woody Allen a réuni un trio qu’il hisse sur ses sommets : Steve Carell (Phil), Jesse Eisenberg (Bobby) et Kristen Stewart (Vonnie), éblouissante à tous les points de vue. Quel chemin parcouru depuis sa Bella des « Twilight » ! Difficile de résister.
Raison de plus donc pour courir aller voir ce film car, même si ce n’est pas le meilleur opus de ce cinéaste, la comparaison se fait à un tel niveau qu’il serait criminel de s’abstenir.
Robert Pénavayre
Café Society
Réalisateur : Woody Allen
Avec : Steve Carell, Jesse Eisenberg, Kristen Stewart, etc.
Durée : 1h36
Genre : comédie
Allen Stewart Konigsberg, Woody pour les intimes
S’il n’a pas encore franchement cédé à l’engouement des séries, il peut se vanter de quelques 50 films à son corpus ! Aujourd’hui octogénaire, cet enfant de Brooklyn fut un temps pigiste chez Playboy. Mais dès l’âge de 26 ans, il commence à arpenter les planches des cabarets et des plateaux TV. Puis, de réécriture de scénarios en remontage de film d’espionnage japonais, il glisse définitivement dans le monde du 7ème art. Acteur, réalisateur, scénariste, producteur, musicien, il exerce pas moins de 9 métiers différents et se voit récompensé par les prix les plus prestigieux du cinéma mondial. Dans des villes mythiques comme Paris, New York, Rome, Barcelone, il met en scène les comédiens les plus célèbres. Tous ne rêvent d’ailleurs que de tourner sous sa direction. De son vivant, Woody Allen est devenu une légende !