Après un passage remarqué à Toulouse en septembre 2014 lors du festival Electro Alternativ, le DJ et producteur Max Cooper revient dans la ville rose pour un set de 3 heures au Bikini le 4 mai.
Max Cooper, qui n’est d’ailleurs pas un pseudonyme d’artiste mais bien son vrai nom, n’est pas un DJ techno comme les autres. En effet, né à Belfast et basé à Londres depuis quelques années, le musicien est diplômé d’un doctorat en biologie informatique par l’Université de Nottingham et a continué de faire des recherches pour la célèbre University College de Londres pendant deux ans. En plus du fait que c’est un profil assez rare pour un DJ qui joue en club et en festival, cette activité de chercheur en science a fortement influencé son travail d’artiste.
Après quelques temps d’activité comme DJ hip hop, il se tourne rapidement vers la techno en 2007 et enchaîne les productions sur le grand label allemand Traum Schallplatten jusqu’à son premier album Human en 2014 dans la maison de disque Fields. Il a été classé en 2012, 2013 et 2015 par le site de référence en musiques électroniques Resident Advisor dans les meilleures performances lives.
Depuis plusieurs années, Cooper est un artiste reconnu dans le milieu de l’IDM et electronica. L’Intelligent Dance Music est un terme très vaste qui provient d’une opposition à l’EDM (electro dance music) et se confond parfois avec l’electronica par son but : contrairement à l’EDM, les productions n’ont pas pour objectif de faire danser les foules, mais invitent plutôt à une appréciation concentrée de la musique et des recherches sonores.
En plus de proposer un travail totalement innovant dans la musique avec la volonté de ne pas suivre de codes, Cooper a réalisé des travaux audiovisuels plus qu’inédits notamment grâce à ses compétences et son approche issus de son profil scientifique. Après un puissant travail avec une équipe hollandaise, il a présenté en août 2013 le projet 4D Soundsystem (ou 4DSound). Ce dernier consiste en un travail de spatialisation du son dans un espace donné grâce à 16 colonnes munies de haut parleurs qui quadrillent le « dancefloor », le tout relié à l’application-contrôleur sur tablette Lemur (par l’entreprise Line). Les performances lives de ce projet sont donc caractérisées par une création sonore en trois dimensions et invitent les auditeurs à apprécier les nuances spatiales des sons proposés.
Par la suite, en septembre 2014 après la sortie de son album, son projet Emergence voit le jour à Seattle lors du Decibel Festival, et impressionne les amateurs d’art transdisciplinaire. En effet, grâce à des technologies avancées, l’irlandais a mis au point avec deux mathématiciens et plusieurs artistes vidéastes et musiciens, un système de contrôleur de son qui agit aussi sur des images projetées simultanément, connecté au logiciel Ableton. Ainsi le live Emergence présente un mapping (projection d’image sur le fond de scène pendant le concert) tout à fait original, accordé avec la performance audio jouée par Max Cooper.
En 2015 il a sorti, toujours sur le label Fields, un magnifique nouvel EP appelé Artefact réalisé avec le pianiste de musique contemporaine Tom Hodge. Le piano de ce dernier vient bercer l’auditeur tandis que Cooper expérimente des rythmiques glitch toujours plus complexes. Il viendra présenter au Bikini un set de 3 heures accompagné de Damoushka, ainsi que l’artiste toulousain aux multiples casquettes Cold, ce dernier « alliant techno berlinoise et electronica aventureuse » pour perfectionner cette soirée électro expérimentale et originale. Veille de jour férié, le mercredi 4 mai est une date à ne pas louper.
Rémi Collaveri
Le Bikini – 4 mai 2016 – 23h
Rue Théodore Monod, 31520 Ramonville-Saint-Agne