« Triple 9 », un film de John Hillcoat
Pour son sixième long, ce réalisateur australien convoque à nouveau les ingrédients qui ont fait de lui l’un des maîtres du thriller hyper violent, sanglant, survitaminé, glauque, sans limite aucune. Et ce n’est pas peu dire ! S’ajoute cette fois à toutes ces joyeusetés un scénario béton particulièrement original et diabolique.
Si vous n’êtes pas familier des codes de la police américaine, sachez que 999 est le signal radio envoyé à toutes les unités lorsqu’un policier est à terre. A la réception de ce chiffre, toutes les forces convergent vers le lieu de « l’accident », laissant derechef les affaires en cours. Ce code est donc une priorité absolue. La scène liminaire de ce film nous met en présence d’une équipe de braqueurs de banque. Parfaitement organisée, l’équipe en question arrive à ses fins sans trop d’embarras. Séquence époustouflante.
Mais très rapidement, nous voilà en présence d’une autre équipe, des mafieux russo-israéliens commandés par une femme belle comme un démon (Kate Winslet). C’est elle la commanditaire du braquage. Mission accomplie d’un côté sauf que pour être payés, les malfrats vont devoir faire un autre hold-up. Réunion de crise chez ces derniers. Stupeur, ils sont tous, ou presque, des flics ripoux ou d’anciens marines.
Retour à la case officielle. L’un des flics en question se voit attribué un binôme, neveu de l’inspecteur en chef. Et le nouveau casse qui se dessine à l’horizon. Comment faire pour ne pas avoir la maison Poulaga sur le dos ?
Hors de question de vous en dire plus, ce ne serait pas charitable. Nous voilà dans une Amérique sans foi ni loi, dans ces quartiers de non-droit, si ce n’est celui du plus fort, dans ce flou pas très artistique qui n’arrive pas à dissimuler la porosité entre le Bien et le Mal. Le casting est superbe : Casey Affleck, Chiwetel Ejiofor et Woody Harrelson en tête, la caméra virtuose, le suspense difficile à soutenir, l’adrénaline en ébullition permanente. Pour amateur et cœur bien accroché !
Robert Pénavayre