« Zootopie », film d’animation de Byron Howard et Rich Moore
Zootopie est une ville, comme le suggère le titre de ce film, utopiste. Loin des Humains, elle concentre tous les animaux de la création, ceux que l’évolution a scindés en deux groupes, les prédateurs et leurs proies. Mais voilà, les deux communautés vivent ensemble ici, sans problème aucun. Certes, et c’est « animal », il faut tout de même faire respecter la loi. Zootopie dispose donc d’une police. C’est dans ce corps d’élite où dominent taureaux, rhinocéros et autres pesantes bêtes que se présente Judy, une lapine dont le rêve est de participer à la bonne entente des habitants de Zootopie. Malgré quelques réticences, elle finit par passer les épreuves d’admission et les réussit. Voici donc Judy lieutenant. Sa première mission va être de découvrir pourquoi certains habitants, des prédateurs, ont disparu. Démarre alors une enquête plutôt bien rythmée, avec ce qu’il faut de suspense, de rebondissement et d’humour, une enquête qu’elle va mener avec Nick, un renard qui a tout d’un indic. Cette enquête est un défilé de clins d’œil au cinéma du genre, le célébrissime Parrain en tête. Si ce film provoque quelques frissons, ils sont passagers et ne sont là que pour déclancher par la suite une véritable avalanche de gags irrésistibles, dont le plus célèbre est certainement celui de ce paresseux (l’animal) en charge de délivrer des renseignements hyper urgents et importants à Judy. Vous vous doutez du rythme ! Somptueux visuellement (nous sommes chez Disney), ce film est aussi une parabole de notre société, avec ses dérives politiciennes, ses prérequis, ses manipulations, ses préjugés habilement entretenus, etc. Il fonctionne sur le principe du buddy movie, c’est-à-dire une action qui avance grâce à un duo improbable. Le cinéma est rempli de films qui ont fait triompher ce pitch. En voici un autre, idéal pour ces temps de vacances.
Robert Pénavayre