« American Ultra », un film de Nima Nourizadeh
Lorsque Jesse Eisenberg joue les Docteur Jekyll et Mister Hyde de l’espionnage, cela donne une comédie virevoltante, pleine d’humour et d’action.
Inspiré d’un programme militaire de la CIA, en principe abandonné, visant à créer de super-soldats après avoir effacé leur mémoire, le scénario du deuxième long de ce réalisateur britannico-iranien, après Projet X en 2012, a de quoi réjouir. Tout d’abord il donne à celui qui fut un Mark Zuckerberg d’anthologie (Social Network en 2010), alias Jesse Eisenberg, un rôle en or massif. Imaginez, Mike, un petit employé d’un petit super marché perdu au fin fond d’une petite bourgade. Paradoxalement, alors que physiquement, avec ses cheveux qui ne ressemblent à rien, sa peur panique de prendre l’avion, il n’a rien d’attirant, et bien Mike vit avec Phoebe (Kristen Stewart, la Bella de la saga Twilight), une splendide jeune femme qui lui tolère tout et plus encore, au point que Mike passe son temps à s’excuser…
Un beau soir, Mike reçoit dans sa supérette, alors qu’il dessine encore et encore les aventures d’Apple Ape, un singe hargneux, la visite de Victoria. Celle-ci lui tient des propos a priori assez incohérents… En fait elle est en train de le réveiller car Mike, mais il ne le sait pas, est un agent dormant surentraîné issu d’une expérimentation militaire dont il est le seul rescapé valide. Et réussi. Or la CIA a décidé de l’éliminer afin d’effacer toute trace de ce fiasco. A partir de là, tout va changer pour Mike qui va alors se révéler un Jason Bourne en puissance. Pas question d’aller ici plus avant concernant le rôle de Phoebe, ce ne serait pas charitable. Par contre, difficile de ne pas souligner la virtuosité de ce film aux accents et aux couleurs psychédéliques parfaitement assumées. Les seconds rôles sont au cordeau, en particulier celui du fou à lier de la CIA, somptueusement incarné par Topher Grace, dont la gueule de gendre parfait dissimule à merveille la folie. Et puis il y a Jesse Eisenberg et son accent impossible. Il est irrésistible ! A voir impérativement en VO.
Robert Pénavayre