« Magic Mike XXL », un film de Gregory Jacobs
Devant la caméra de Steven Soderbergh en 2014, Magic Mike nous avait, relativement, conquis. La suite des aventures de l’effeuilleur le plus célèbre de la planète rame un peu !
Du temps a passé et Magic Mike a réalisé son rêve : il fabrique des meubles en bois. Il est donc à la tête d’une toute petite entreprise. Adieu les podiums entourés de femmes en délire, voici les comptes et les fins de mois difficile. Un coup de fil lui annonce le décès de l’un de ses anciens partenaires à la scène. Cravate noire et chemise blanche, voici Mike qui se rend à la veillée funèbre. C’était une blague, fine bien sûr, afin de l’attirer dans un piège. En fait, la troupe à laquelle il appartenait encore trois ans avant, a décidé, pour un ultime baroud, celui de l’honneur, dit-on, de se présenter à une convention de stripteaseurs. Mais clairement, ils ne veulent pas y aller sans leur héros. Ce dernier va prendre assez rapidement la décision qui s’impose. La suite n’est qu’une succession sans grand intérêt de shows dans lesquels les danseurs (?) en question se déshabillent devant une gent féminine qui n’arrête pas de leur envoyer des billets de un dollar. Inutile de jeter l’opprobre à nos cousins des States car la même chose se passe en France. C’est semble-t-il un cadeau très apprécié pour un enterrement de vie de jeune fille par exemple. Pour l’heure, le dernier des trois malheureux opus de Gregory Jacobs, plus connu comme producteur, plonge dans des abîmes sans fin de vacuité, abîmes dans lesquels même Channing Tatum (Magic Mike), un comédien capable d’être formidablement émouvant dans Foxcatcher (2014), à l’air de passablement s’ennuyer. Avec son air de neuneu du village, la casquette visée à l’envers en permanence sur le crâne, il a de la peine à incarner ce qui semblerait être le fond même de ce film : la recherche de la reconnaissance et la hantise du temps qui passe. Pour une telle ambition, mieux valut que Soderbergh reste aux manettes, même si présentement il assure la photo, le montage et la coproduction !
Robert Pénavayre