Depuis qu’il a été reconstruit (et bien reconstruit, la salle est superbe et l’acoustique soignée), Hervé Sansonetto roupille et sa programmation n’a plus la flamboyance du passé. Sa réussite est plutôt du côté du festival Les Curiosités. Depuis deux ans, pendant trois soirs, le port de Ramonville prend un air de guinguette rock. Un site enchanteur, une atmosphère de pré-vacances, un public nonchalamment assis devant une scène maousse façon festoche. Le tout en plein air.
Cette année près de 10 000 personnes se sont ruées sur les trois soirées pour applaudir notamment Jon Spencer, Gaétan Roussel, Tahiti 80, Gotan Project, Oh ! La ! La ! (le nouveau groupe de l’ex-chanteuse des surdoués AS Dragon)…
Présent le samedi 28 mai, j’ai eu l’heureuse surprise de découvrir en ouverture Yaa. Avec un nom évoquant plutôt un cheb de raï, ces jeunes pousses toulousaines nous ont au contraire régalés d’une électro-pop futée, lignée Pony Pony Run Run/Jamaïca/Housse de Raquette, impeccablement jouée et bourrée d’énergie. Un groupe très très prometteur (avec un guitariste qui a de faux airs new wave de Bortek/Jad Wio, de Roland Orzabal/Tears For Fears ou du guitariste des Lotus Eaters – ce qui ne nous rajeunit pas !).
Ensuite, la température est retombée avec les ennuyeux Bewitched Hands. Sorte de rock-folk poussif (Mojave 3 en cent fois moins bien), on fonce bavasser à la buvette avec le chanteur des Bubblies en goguette.
Suivent Tahiti 80, LE meilleur groupe pop français des années 2000. Mais ce set est à l’image du dernier album du combo. Pas leur meilleur. À noter la présence tahitienne désormais de l’ancien batteur toulousain des excellents et endormis Hyperclean.
Quant à Gotan Project, j’ai juste eu le temps de fuir devant un public apparemment venu pour entendre ce tango électro idéal pour ambiancer votre Castorama ou l’ascenseur de votre boite. Une bande-son pour lectrices de Marc Lévy. Taïaut !
Bertrand Lamargelle