La saison des Grands Interprètes s’achève à Toulouse avec la Cinquième symphonie de Tchaïkovski interprétée, à la Halle aux Grains, par l’Orchestre Teresa Carreño des jeunes du Venezuela placé sous la direction de Christian Vásquez.
À la tête de l’Orchestre Teresa Carreño des jeunes du Venezuela, Christian Vásquez (photo) se produira à la Halle aux Grains en clôture de la saison toulousaine des Grands Interprètes. Né en 1984, le chef vénézuélien entretient une relation privilégiée avec cette phalange atypique et exemplaire qui a déjà fait sensation la saison dernière à la Halle aux Grains. Ensemble, ils se sont produits sur les plus grandes scènes: Vienna Konzerthaus, Philharmonie de Berlin, Concertgebouw d’Amsterdam, Royal festival Hall de Londres. L’orchestre est composé de plus de deux cents jeunes musiciens membres du Conservatoire de musique Simón Bolívar, de l’Université expérimentale des Arts et des différentes académies du Sistema. Sistema, ou Fundación Musical Simón Bolívar (Fundamusical Bolívar), est un programme d’éducation mis en pratique au sein d’un réseau de centres académiques répartis dans tout le Venezuela. Parmi les 400 000 enfants sélectionnés par la fondation, la majorité sont issus de familles vivant en dessous du seuil de pauvreté. Christian Vásquez est par ailleurs invité chaque saison à diriger l’Orchestre national du Capitole de Toulouse.
Le chef dirigera à la Halle aux Grains « le Carnaval romain » de Berlioz, une ouverture créée en 1844 qui puise dans les thèmes de l’opéra « Benvenuto Cellini ». Après l’échec de cet ouvrage inspiré de la vie du sculpteur de la Renaissance italienne, le compositeur tira une œuvre symphonique des thèmes du premier acte. Ce concert de l’Orchestre Teresa Carreño des jeunes du Venezuela met également au programme la deuxième suite du ballet « le Tricorne » de Manuel de Falla. Commandée par les Ballets Russes de Serge Diaghilev, la musique accompagnait la chorégraphie de Léonide Massine créée en 1919, avec des décors et des costumes signés Pablo Picasso. L’argument fut inspiré de la nouvelle de Pedro de Alarcon dont Falla avait déjà tiré deux ans auparavant une pantomime intitulée « le Gouverneur et la meunière ».
La soirée s’achèvera avec la Cinquième symphonie de Tchaïkovski. Les trois dernières symphonies de Piotr Ilitch Tchaïkovski – la Quatrième, la Cinquième et la Sixième – forment une trilogie qui reflète ses doutes et tourments existentiels face à la marche du destin, l’angoisse du fatum. Ces trois œuvres sont de véritables descriptions d’un tiraillement intérieur, oscillant sans cesse entre d’une part un élan de célébration de la vie à travers les danses populaires et d’autre part la peur de la fatalité. Composée en 1888, la Cinquième symphonie trouve sa spécificité dans l’omniprésence d’un thème musical repris dans chacun des quatre mouvements. Du premier mouvement introspectif au final flamboyant, elle réunit la quintessence de l’univers de Tchaïkovski, un monde empreint d’incertitudes mais ponctué de danses vigoureusement chorégraphiées.
Jérôme Gac
« Le Carnaval romain » de Berlioz, « Le Tricorne » de Falla, « Symphonie n°5 de Tchaïkovski, par le TCYOV, sous la direction de C. Vásquez, mardi 3 juin, 20h00, à la Halle aux Grains, place Dupuy, Toulouse. Tél. 05 61 21 09 00.
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