Avec leur nom poétique et rigolo (à moins que ce soit un hommage à Burt Reynolds dans Cours après moi shérif, mais c’est assez peu probable), les Bandit Voyage amènent une véritable touche de fraîcheur dans le paysage miouzikal contemporain.
Ils évoquent parfois dans leur foutraquerie Bashung, Rita Mitsouko ou Philippe Katerine (« Amour Sur Le Beat »), ouais mais bon, c’est Bandit Voyage, ces comparaisons ne sont pas réellement un reflet de leur musique.
Car les Bandit Voyage sont des petits malins qui veulent nous faire croire qu’ils jouent une pop bancale faussement bricolo (lo-fi disent-ils) alors qu’elle est insidieusement ciselée et travaillée. Le bassiste-guitariste Romain Girod est d’ailleurs un hyper-activiste de la scène genevoise, pouvant passer du blues bayou vitaminé de Mama Rosin aux inclassables Duck Duck Grey Duck. Et dans ce dernier apparaissait déjà son goût pour le mélange des genres, pour mieux brouiller les pistes mais toujours avec talent et jubilation pour nos oreilles.
Car ce qui est vraiment bien chez eux, c’est que les Bandit Voyage touchent un peu à tout, tout en gardant une cohérence : pop, électro, world music (les racines algériennes de la chanteuse-guitariste Anissa Cadelli affleurent sur des morceaux comme « Ma Mère » ou « Viva Algeria »), new-wave (l’excellent « Le Gang » avec sa dissonance froide)…
Romain est un excellent bassiste (il est aussi guitariste parfois quand Anissa pose sa guitare) et le mariage de sa basse ronde avec la guitare un rien bricolo mais toujours inspirée d’Anissa fonctionne à merveille avec un charme réel. La voix de cette dernière a elle aussi une vraie singularité avec des textes loufoques et poétique vachement biens.
Voilà, Bandit Voyage, c’est vachement bien, y’a rien d’autre à ajouter.