Lors de son concert du 15 février, l’Orchestre national du Capitole retrouve ses racines culturelles avec un programme de musique française de la fin du XIXème siècle et du début du XXème, période d’une prodigieuse richesse pour ce répertoire spécifique. Tugan Sokhiev, qui dirigera ce concert, déclare s’appuyer sur la grande tradition dans laquelle l’orchestre s’est investi sous la direction de son prédécesseur, Michel Plasson. La participation du grand violoniste Renaud Capuçon constitue un atout supplémentaire à ce retour très attendu.
Né à Chambéry en 1976, Renaud Capuçon mène une carrière internationale de tout premier plan. Il collabore avec les plus grands chefs et les orchestres les plus prestigieux dans le domaine des grands concertos, y compris le répertoire des créations contemporaines. Passionné de musique de chambre, il participe à de nombreux concert avec les plus grands solistes du moment comme Martha Argerich ou Nicholas Angelich, Hélène Grimaud, Katia et Marielle Labèque, Maria João Pires, ainsi bien sûr que son frère Gautier.
Il sera à Toulouse le soliste de deux œuvres concertantes importantes, le Poème pour violon et orchestre d’Ernest Chausson et la Rhapsodie de concert pour violon, Tzigane, de Maurice Ravel. Le Poème pour violon et orchestre, opus 25, de Chausson est en fait un concerto pour violon et orchestre inspiré d’une nouvelle d’Ivan Tourgueniev, Le Chant de l’amour triomphant. Daté de 1896 et dédié au violoniste belge Eugène Ysaÿe, il se compose d’un seul mouvement divisé en trois sections enchainées : Lento e misterioso, Animato et Finale.
Quant à Tzigane il s’agit donc d’une rhapsodie composée par Maurice Ravel en 1924. Ecrite pour la violoniste hongroise Jelly d’Arányi, (petite nièce de Joseph Joachim), elle est qualifiée par Ravel lui-même en 1938 de « Morceau de virtuosité dans le goût d’une rhapsodie hongroise ». La version initiale pour violon et piano fut orchestrée, la même année 1924, par Ravel.
La seconde partie du concert du 15 février sera consacrée à la belle et chaleureuse Symphonie en si bémol majeur, op. 20 d’Ernest Chausson. Cette partition haute en couleurs se situe dans le sillage du renouveau symphonique français des années 1880. A la croisée des influences de César Franck, qui fut professeur de Chausson, et de Wagner, elle respecte une certaine tradition germanique d’orchestration et de chromatisme. Elle témoigne néanmoins d’un déploiement lyrique spécifique au tempérament français.
Serge Chauzy
une chronique de ClassicToulouse
Billetterie en Ligne de l’Orchestre du Capitole