L’Arbre de la connaissance, un film d’Eugène Green
Le réalisateur français Eugène Green nous livre avec son dernier opus une fable aux accents faustiens creusant en profondeur les méfaits du surtourisme à Lisbonne.

Rui Pedro Silva (Gaspar) – Crédit : JHR
De nos jours, dans une famille dysfonctionnelle, un jeune homme, Gaspar, tente de trouver sa place. Excédé, il fait son baluchon et part pour la capitale portugaise grouillante de touristes. Dans cette grande ville, des disparitions inquiétantes sont signalées… En fait, nous faisons connaissance avec L’Ogre (Diogo Doria). Cet homme avec sa grande cape rouge, a passé un pacte avec le Diable, lui vendant son âme contre le pouvoir de transformer les touristes en animaux pour les tuer, les manger et vendre le surplus. L’Ogre va demander à son homme de main de lui trouver un jeune homme capable d’attirer des touristes dans ses rets. Ce sera ce pauvre Gaspar. Un jour ce dernier emmène ainsi un couple de jeunes touristes que L’Ogre s’empresse de transformer en un chien et une ânesse. Mais voilà, Gaspar s’est pris d’amitié pour ces jeunes gens et décide de les sauver avant le coup de hachoir fatal.
Dans une mise en scène très théâtrale privilégiant les gros plans statiques et les grandes tirades, le scénario nous fait croiser des fantômes… Le réalisateur nous raconte ainsi, tout le long de cette légende urbaine, le passage à l’âge adulte de Gaspar (Rui Pedro Silva). L’histoire se termine bien et fait un vrai bras d’honneur à Satan car l’âme de L’Ogre ne valait… rien.
A vrai dire une histoire non dénuée d’humour, un brin ubuesque, où le grotesque flirte avec l’absurde, qu’il est difficile de prendre au sérieux évidemment, comme toute fable d’ailleurs. Un film réservé aux amateurs d’un cinéma d’auteur bien ancré dans des concepts sans filtres.

