Rembrandt un film de Pierre Schoeller
Nous avons beaucoup aimé, il y a quatorze ans aujourd’hui, L’Exercice de l’Etat, troisième film de Pierre Schoeller. Son dernier opus nous laisse sceptique, pour le moins. Il a pour héros Claire et Yves, un couple de quadras, tous deux ingénieurs dans le nucléaire.

Romain Duris (Yves) et Camille Cottin (Claire) – Crédit : Trésor Films
De passage à Londres, ils ont le temps d’aller faire une visite à la National Gallery. Ils visitent chacun à leur rythme, ce qui se comprend bien, et se perdent de vue dans l’immense musée. Ce qui se conçoit tout autant. Maïs, alors que la fermeture est annoncée, Claire ne réapparaît pas. Il faudra attendre sur les marches du musée un long moment pour qu’elle refasse surface, totalement déboussolée. Yves ne la reconnait pas, demande en vain des explications. Celles-ci vont être révélées lors d’une conférence qu’organise Claire et une climatologue entre proches spécialistes du nucléaire. Sa démonstration est particulièrement étayée et la conclusion est sans appel : le nucléaire détruira la planète tôt ou tard en raison notamment des aléas climatiques. Yves n’en revient pas, d’autant que le couple consacre sa vie professionnelle à cette énergie. De retour à la National Gallery, Claire tente de s’emparer d’un tableau de Rembrandt, lequel lui aurait fait comprendre qu’il fallait très vite rétropédaler et se passer … d’électricité ! On ne saura rien de la première visite au musée pas plus que de cette illumination anti-nucléaire, ce qui rend vous en conviendrez, le discours un brin capillotracté. Pierre Schoeller trace ici le portrait écolo-sensible d’une femme en proie à une véritable crise de foi en son métier. On peut, ou pas, adhérer au discours et comprendre le militantisme du réalisateur. Soit. La réalisation, au scénario près, est d’une belle facture. Romain Duris est assez convaincant en mari perdant sa femme sous ses yeux. Camille Cottin est une Claire un brin transparente, surtout lorsque s’agitent autour d’elle des pointures telles que Bruno et Denis Podalydès !