Chaque mercredi, on rend hommage à un grand classique du cinéma. A voir ou à revoir.
La Femme modèle de Vincente Minnelli
Journaliste sportif, Mike a rencontré à Los Angeles lors d’une soirée festive, virant à la nuit d’ivresse, une jeune femme prénommée Marilla, dessinatrice de mode. Mariés en vingt-quatre heures sur un coup de tête qui ressemble à un coup de foudre, le couple rejoint New York après son voyage de noces. Là, Mike découvre que Marilla est une riche héritière évoluant dans le beau monde. Par ailleurs, il annonce à sa petite amie du moment, une actrice en vue, qu’il vient de se marier tandis que certains de ses articles sur un magnat de la boxe en lien avec la mafia lui vaut quelques menaces. Pendant ce temps, le couple apprend à se connaître…
Dès les premières scènes, La Femme modèle impose son ton et sa son originalité. Les principaux protagonistes du film à venir s’adressent au spectateur et annoncent qu’ils vont délivrer leur version de l’histoire. Sur le canevas classique de deux personnages évoluant dans des mondes diamétralement opposés, cette comédie romantique va déployer rebondissements et surprises en cinémascope et technicolor.
Spectacle jubilatoire
Sorti en 1957, La Femme modèle témoigne du fait que Vincente Minnelli ne fut pas seulement le maître de la comédie musicale (Un Américain à Paris, Tous en scène, Brigadoon, Gigi…) et du mélodrame (La Toile d’araignée, Comme un torrent, Celui par qui le scandale arrive…). Au-delà des jeux du marivaudage qui basculent par moments vers le pur vaudeville, le film joue sur la jalousie, le complexe social, la rivalité mimétique – autant de motifs que le cinéaste transforme en irrésistible dynamique comique.
Surtout, La Femme modèle met en scène un extraordinaire couple, plein d’élégance et de glamour, composé par Gregory Peck et Lauren Bacall qui rappelle ici que son talent dépasse le statut de légendaire figure iconique du film noir immortalisée par Le Grand Sommeil. Tout cela pétille, fait des étincelles, jusqu’à la bagarre finale jonglant entre le musical et le cartoon. Ce spectacle jubilatoire fait, au passage, un éloge du mensonge présenté, sans aucun cynisme, comme le ciment indispensable de la vie conjugale, voire de la vie, tout court.
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