La Guerre des Rose, un film de Jay Roach
Ce fut d’abord un roman signé Warren Adler, publié en 1981. Puis un film dans lequel, devant la caméra de Danny DeVito, s’écharpaient Michael Douglas et Kathleen Turner en 1989. Le long métrage que nous présente aujourd’hui l’Américain Jay Roach, à qui nous devons l’excellent Donald Trumbo (2015) n’est pas à proprement parler un remake, disons plutôt une nouvelle adaptation du roman d’origine.

Benedict Cumberbatch (Theo) – Crédit : Searchlight Pictures
Nous retrouvons ici les époux Rose. Theo est un architecte très en vue mais sa carrière est en train d’en prendre un coup dans l’aile, à tous les sens du terme… Alors qu’il se retrouve quasiment blacklisté par la profession, c’est le moment que choisit sa femme Ivy pour devenir une star de la cuisine, réclamée sur les plus grands plateaux de télévision. Avec la fortune qui va avec. Justement, cette fortune va servir à Theo afin qu’il construise la maison de ses rêves en Californie, les pieds dans l’eau, entièrement domotisée… Sans travail, Theo est devenu un homme d’intérieur qui élève les deux gamins du couple. Alors qu’Ivy court les jets privés, coupe de champagne à la main, Theo soigne les poux du petit, etc. On sent bien que le macho qui sommeille chez tout homme va se réveiller. Ivy ne comprenant rien à cette histoire entre dans un jeu de pouvoir qui ne peut que déclencher un conflit longtemps larvé. La guerre est donc déclarée entre les deux. Les amis auront beau intervenir, pour différentes raisons d’ailleurs, rien n’y fera. Ivy et Theo vont jusqu’au divorce avec pour pierre angulaire de cette querelle la fameuse maison.
Jay Roach nous propose une battle plus philosophique que viscérale. Les dialogues sont très/trop écrits, même si l’on nous dit que les comédiens ont été relativement libres d’improviser. La mise en scène est virtuose mais peine cependant à nous faire entrer dans l’intimité du couple. L’univers papier glacé y étant certainement pour beaucoup. Olivia Colman et Benedict Cumberbatch s’agitent et s’invectivent avec véhémence mais leur tempérament britannique ne peut empêcher une certaine distance et un manque de spontanéité et de naturel nuisant considérablement à nous faire croire à leur combat. Beaucoup de bruit pour rien aurait dit le grand Will… ou du moins pas grand-chose. En fait, les seconds rôles sont beaucoup plus convaincants, Andy Samberg en particulier !